Comme prévu par les sondages, le parti anti-européen et anti-immigration Ukip a fait une percée spectaculaire lors des élections municipales en Grande-Bretagne, selon les résultats encore partiels.
Le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni rafle ainsi de nombreux votes autrefois conservateurs, et met un peu plus en difficulté la formation du Premier ministre David Cameron.
Le chef du Ukip Nigel Farage promène aujourd’hui de studio en studio un sourire triomphant et ne se lasse pas de célébrer la performance « remarquable » de son parti. Et il n’est pas le seul : les experts n’hésitent pas à parler de percée historique.
Car ce petit parti, qui a fait principalement campagne contre l’immigration, contre l’Union européenne et contre les trois principaux partis britanniques -qu’il trouve coupés des réalités-, a dépassé ses propres espérances.
Ukip a ainsi obtenu 26 % des votes en moyenne, alors qu’il en attendait la moitié ; qui plus est, le Ukip, qui n’a même pas d’élu au Parlement britannique, s’offre une seconde place lors d’une législative partielle qui avait lieu le même jour et relègue encore une fois en 3e position les conservateurs, comme lors d’une autre élection en mars.
Le camouflet est cinglant pour David Cameron, qui malgré un durcissement de sa politique envers les droits des immigrants et la promesse d’un référendum sur la sortie de l’Europe, ne parvient pas à endiguer cette vague Ukip.
Mais cette ascension inquiète aussi les autres partis : d’abord parce qu’elle est en train de remplacer les libéraux-démocrates comme principal parti protestataire, et ensuite parce que sa percée fait de l’ombre à l’opposition travailliste. Le Labour aurait dû être le centre de l’attention et le grand vainqueur de ces élections, mais son score est décevant, surtout dans la perspective des législatives de 2015.