La Russie a enjoint à la Lettonie de se plier "sans délai" aux recommandations du Comité des droits de l’Homme de l’ONU sur les droits de son importante minorité russophone, dans un communiqué publié samedi.
Le comité de l’ONU a recommandé fin mars à ce pays balte de revoir sa politique des langues et s’est inquiété du statut de "non-citoyen" imposé à une partie de la population faute de maîtrise du letton. Mais Riga estime que sa législation - établie après son indépendance en 1991 et la disparition de l’URSS - a pour objectif de corriger l’héritage de l’époque soviétique.
"Les autorités de ce pays font preuve par leurs déclarations d’une totale indifférence à l’égard des droits des ’non-citoyens’ et des représentants des minorités linguistiques, ainsi que d’un non-respect flagrant de leurs obligations internationales dans le domaine des droits de l’Homme", déclare le ministère russe des Affaires étrangères dans le communiqué.
"Nous espérons que les recommandations du Comité des droits de l’Homme vont être mises en oeuvre sans délai par les autorités de ce pays", ajoute le texte.
Le letton est la seule langue officielle en Lettonie, pays qui compte deux millions d’habitants.
Les Russes ethniques représentent 27% de la population de cette ancienne république soviétique désormais membre de l’Union européenne et de l’Otan. En 2012, la Lettonie a largement refusé par référendum (75% de non) de faire de la langue russe la seconde langue officielle du pays.
Comme en Estonie, pour obtenir la citoyenneté du pays, ils doivent passer des tests de connaissance de la langue lettone. En conséquence, quelque 13% de la population est apatride.
Moscou avait annexé la Lettonie durant la Deuxième Guerre mondiale. Des millions de Lettons avaient alors été déportés en Sibérie, tandis que des populations russophones étaient envoyées en Lettonie.
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