L’absence de protection juridique et les mauvais traitements figurent parmi les principales raisons qui ont motivé la décision de Moscou d’interdire aux Américains d’adopter les enfants russes, a annoncé vendredi le ministère russe des Affaires étrangères.
Selon l’American Professional Society on Abuse of Children cité par la diplomatie russe, une adoption internationale sur quatre aux Etats-Unis se solde par un échec qui cause un grave préjudice psychologique ou physique à l’enfant. Il est aussi à noter que si, pour une raison ou pour une autre, l’origine d’un enfant défunt n’est pas révélée dans les médias, il est pratiquement impossible d’établir s’il était Russe ou non, car une fois aux Etats-Unis, tous les enfants adoptés reçoivent la nationalité américaine. Cela signifie que l’information sur le nombre d’enfants russes victimes de leurs adoptants américains (19 mineurs depuis 1996) est loin d’être exacte, car il ne s’agit que de cas confirmés et rendus publics par les médias.
"Bien que l’Italie et l’Espagne ne cèdent que légèrement aux Etats-Unis pour le nombre d’enfants russes adoptés (en 2011, les Américains, les Italiens et les Espagnols ont adopté respectivement 965, 798 et 685 mineurs russes), des cas de mauvais traitements infligés aux enfants n’ont pas été constatés dans ces deux pays. La thèse largement médiatisée selon laquelle les Américains adoptent principalement des enfants handicapés en Russie ne se confirme pas non plus. Ainsi, selon différentes sources, sur les 965 enfants adoptés par les Américains en Russie, seuls 44 à 89 mineurs souffraient d’un handicap physique ou mental", lit-on dans un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.
Le document souligne que d’après l’ONG Childhelp, en moyenne cinq enfants meurent tous les jours aux Etats-Unis suite à des mauvais traitements.
Selon les défenseurs des droits de l’Homme, si la mort d’un enfant résulte du comportement de ses parents, la véritable cause du décès est dissimulée dans 50% à 60% des cas. Il s’ensuit donc, comme l’indique la National Coalition to End Child Abuse Deaths (NCECAD), que le nombre d’enfants tués aux Etats-Unis depuis 2001 est trois fois supérieur au nombre de militaires américains morts dans les conflits durant cette période.
Le ministère russe des Affaires étrangères rappelle enfin que les Etats-Unis sont, avec la Somalie et le Soudan, l’un des trois pays à avoir refusé de signer la Convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant sous prétexte que ce document universel sape les "principes traditionnels" de la législation et de l’éducation américaines.