Depuis quelques temps, Jean-Luc Mélenchon (Président du Parti de Gauche) a su se mettre sur le devant de la scène politique et médiatique, utilisant un ton disparu de la gauche française avec la mort – politique et naturelle – de Georges Marchais. L’astuce consiste à « parler vrai, parler fort ». Bref, à dire ses quatre vérités à tout le monde : journalistes, patrons, hommes politique… Mais il y a des domaines où notre champion des opprimés ne s’aventure jamais. Quel silence en effet, et quelle discrétion, quand il s’agit d’Israël, du sionisme, de la Palestine, de l’Iran ou de l’Afghanistan ! Il est vrai qu’ayant fait équipe avec Julien Dray, et ayant participé aux dîners du CRIF, notre « révolutionnaire » connaît la musique. Il sait d’ailleurs très bien qui en écrit les paroles, et ne prendra jamais le risque de déplaire au lobby sioniste et être marginalisé par les médias. Un dimanche après-midi chez Michel Drucker suppose après tout un minimum de bonne conduite : il y a chez les « gens du monde » (de leur monde, bien-sûr) des sujets qu’on n’aborde surtout pas !
Nous aurions pourtant aimer que Jean-Luc Mélenchon s’exprime sur Gaza, sur les agressions israéliennes, sur les onze mille détenus palestiniens emprisonnés par la « démocratie » sioniste… Nous aurions aimer qu’il nous dise ce que lui, le combattant de la laïcité, pense d’un État colonial qui prétend tirer sa légitimité de notions telles que « Terre promise » ou « Peuple élu » : notions récemment condamnées par le Synode des évêques du Moyen-Orient (lire à ce sujet notre article du 28/10/10). Serait-il moins laïque que certains évêques lorsqu’il s’agit d’Israël ? Il est vrai qu’il fait partie de ces laïques qui remarquent la croix et le croissant, mais jamais ces « rabbins » sionistes qui approuvent les bombardements de Gaza au phosphore blanc… Il pourrait également nous expliquer pourquoi le dîner du CRIF est devenu le deuxième temps fort de la vie politique française, après l’élection présidentielle. Il pourrait nous dire tant de choses… si seulement le lobby n’était pas là pour lui écrire sa partition !
M. Mélenchon est tout sauf naïf. Son passé, du trotskisme à la Mitterrandie, jusqu’au gouvernement Jospin (qui a insulté la Résistance palestinienne lors d’un voyage en Cisjordanie), lui a donné une grande expérience de la vie politique. Et aujourd’hui, il cherche à occuper le créneau que le PCF (Parti communiste français), dans son interminable agonie, a laissé vide. Le sionisme, qui a horreur du vide, a ainsi trouvé l’homme de la situation pour cette frange non négligeable de l’opinion publique française. Après Olivier Besancenot qui a fait pschitt, il fallait bien trouver un remplaçant plus expérimenté, plus sérieux (Mélenchon est sénateur !) et plus crédible pour maintenir la gauche de la gauche dans le passage clouté défini par le lobby sioniste.
Nous reviendrons sur ce Monsieur, car nous nous attendons à ce que certaines officines dites antisionistes cherchent à lui apporter un certain nombre de voix des milieux populaires, qui sur le fond partagent nos opinions mais se laissent encore tromper par ce genre de manœuvres. Il est toujours instructif de gratter un peu ces pseudo-révolutionnaires (Parti de Gauche, NPA, PCF…), car on y trouve toujours la trace d’une laisse qui conduit immanquablement au lobby sioniste ! Nous les reconnaissons d’ailleurs à ceci : ils n’admettent jamais l’existence d’un lobby sioniste en France. Jean-Luc Mélenchon a un blog : que ceux qui doutent de notre analyse lui posent les bonnes questions ! Ils auront assurément droit à un numéro d’équilibriste…