Eric Naulleau considère qu’on peut parler de tout avec tout le monde, dans tous les lieux, tout en défendant pied à pied ses convictions. Pourquoi pas, en effet. Il applique ce principe en publiant un ouvrage, Dialogues désaccordés, où il échange avec Alain Soral sur des sujets de société et de politique.
On sent, dans la confrontation entre ces deux positions incompatibles, à quel point Naulleau prend sur lui pour continuer à discuter avec Soral, tant on passe près par moments de la rupture. D’autant que Soral emploie constamment les arguments bas caractéristiques des gens qui, bouffis de leurs certitudes, méprisent tous ceux qui n’ont pas les mêmes : si Naulleau ne pense pas comme Soral, contre l’évidence, c’est uniquement pour conserver sa place et son casse-croûte, évidemment. Soral est courageux, Naulleau est lâche, évidemment. Brillant, comme on voit. J’ai maintes fois entendu ou lu la même chose dès lors que j’émettais des opinions dérangeant quelques sectateurs : il fait ça parce qu’il est payé.
Toute la vision soralienne du monde, tout son système, globalisant, repose sur un fondement unique : Israël est le vrai maître du monde, le pouvoir financier qui nous domine et nous exploite est entre les mains des juifs, Auschwitz est le mensonge central qui articule le complot juif universel. Comme on le voit, rien de neuf. Cette « pensée » a été maintes fois rabâchée, dans la Russie tsariste, dans la France de la fin du XIXe siècle, dans l’Allemagne de l’entre-deux-guerres, et aujourd’hui encore dans la plupart des pays arabes. Elle fournit une explication assez simple de tous les problèmes, et livre des responsables.
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