Si Mme Sigaut est honnête et fait un travail en conséquence (et non idéologique ou vendeur), alors son livre ne devrait pas être totalement à charge sur Rousseau si vous avez raison. J’ai été ravi de voir dans cette vidéo qu’elle tempérait son avis sur les protestants, c’est mieux que rien mais j’aimerais voir ça plus souvent, il ne suffit pas de dire noir quand le système dit blanc, alors que la vérité se trouve généralement entre les deux (heureusement sinon on n’a plus qu’à s’entretuer).

Vous voulez le fond de ma pensée ? Je déteste Rousseau que je n’ai même pas la patience de lire. C’est pourquoi je n’ecrirai pas sur lui. Xavier Martin l’a fait de façon magistrale. Lisez "l’homme des Lumières et sa compagne"
bon courage si vous aimez le bonhomme.

@jc
dans mon livre je rends un hommage appuyé et sincère à Jean Calas.

Tout le monde reproche à Rousseau d’avoir laissé sa bonne femme, d’avoir abandonné ses enfants, etc. ce qui est un reproche tout à fait légitime mais il faut dire que la grognasse à laquelle il était marié n’avait vraiment rien pour elle. C’était un couple mal assorti.

Comparer voltaire et Rousseau, c’est hugo qui faisait ça, comme l’a dit Soral.

Madame Sigaut dit qu’elle n’écrira pas de livre sur lui car elle ne l’aime pas mais puisqu’elle en a écrit un sur voltaire faut-il en déduire qu’elle aime ce dernier ? Je comprends qu’on puisse en avoir marre de ces personnages mais l’affect n’a rien à voir avec le sujet d’étude, a fortiori quand on veut casser des mythes.

Je ne connais pas bien Rousseau. Il était sans doute un personnage étrange avec une vie qui parait extraordinaire aujourd’hui, peut-être l’était-elle aussi pour cette époque, avec des travers aussi : notamment il était un peu le « toy boy » de je sais plus quelle dame (mme de varens je crois).
Malgré ces errances tant comportementales qu’intellectuelles Rousseau était aussi d’une sensibilité certaine. Dans ses Confessions (qui ne sont jamais qu’un témoignage, nous sommes d’accord) il décrit combien il est pris de vertige en cogitant, à tel point qu’il est obligé de s’allonger sur le bord du chemin pour retrouver ses esprits. ll raconte aussi que lancer des cerises dans le décolleté des filles avec qui il était allé les cueillir le plongeait dans un émoi incommensurable.

Le petit voltaire lui crachait dessus sous pseudonyme, il a raillé le système musical qu’il a inventé, etc. il crevait de jalousie envers Rousseau qui était pourtant bien plus jeune que lui.

Je n’ai pas l’impression que Rousseau était au service des puissants, lui. Petit voltaire était un vrai teigneux, sans doute avait-il un trouble de la personnalité perverse, tandis que Rousseau, s’il a péché je crois plutôt que c’était par égarement, ce n’était pas un diable comme cette infâme ordure de voltaire. Si l’un d’eux est un « humaniste », alors c’est forcément Rousseau.

La vie de Rousseau ne pourrait pas exister aujourd’hui. Il a voyagé partout en Europe, il a étudié auprès de toutes sortes de maîtres de disciplines différentes, ce qui lui a permis d’acquérir une culture générale très étendue, il a pu herboriser des plantes un peu partout sans aucune contrainte, tout était beaucoup moins bureaucratique qu’aujourd’hui, il y avait une liberté incroyable.

Bref, moi je crois que ça vaudrait la peine de faire une étude comparative.

L’Histoire est une discipline autrement plus sérieuse que la littérature puisqu’il s’agit d’étudier les faits et non les verbiages. Ton maîmaître voltaire n’était qu’un persifleur à la langue fourchue et vipérine, apparemment c’est ce qui t’émoustilles tant. Va jouer ailleurs, tu ne fais pas le poids avec ta mythologie.

@ Sophie Delmont

C’est toujours un plaisir d’être confronté à la bêtise crasse et la suffisance des cons, et vous incarnez parfaitement cette catégorie. En bonne lettrée (avec un "e", elle est une femme et le revendique même), elle, Marion Sigaut pourrait même vous aider à résoudre votre problème personnel avec le Ça, mais comme vous le dites si bien, la psychanalyse de bazar et la philosophie de comptoir n’ont voix au chapitre ici, il vous faudra vous rendre en des lieux bien laïcards et "républicains" pour trouver votre dose de cette autosatisfaction qui ne guérit pas mais entretient chez les prétentieux la misère morale et intellectuelle qui les caractérise.
Bon vent à vous Sophie la sophiste, pet à votre âme, prout !

Ben voyons !
Pouvez-vous nous expliquer pourquoi les œuvres de Voltaire sont expurgées de leurs passages choquants ?
Je ne vois que limpidité où vous percevez un second degré .
« La croyance des peines et des récompenses après la mort est un frein dont le peuple a besoin » ; « il est fort bon de faire accroire aux hommes qu’ils ont une âme immortelle et qu’il y a un Dieu vengeur qui punira mes paysans s’ils me volent mon blé et mon vin »
« Je veux que mon procureur, mon tailleur, ma femme même croient en Dieu, et je m’imagine que j’en serai moins volé et moins cocu. »
Je salue le travail des historiens tels Marion Sigaut ou Henri Guillemin.
Ils sont à la recherche de la vérité de l’Histoire, pas celle (si tant est qu’elle ait un sens) de la littérature.
L’éloquence menteuse ne fait pas d’un imposteur un justicier.
Voltaire n’était point un farceur mais un malin, un fourbe.

C’est ce qu’on pourrait appeler une "caresse de ronces" ou un "soufflet d’orties" Hmm Sophie ? En voilà de la "Littérature" ! On vous imagine dans un salon délicat, agitant votre précieux éventail...votre conclusion bancale est loin d’être aussi inspirée que votre Voltaire. Vous prétendez donc mieux connaître "le monde" que Marion Sigaut d’un trait de plume ? Ca ne suffira ni à nous convaincre, ni à nous enrager comme vous semblez le souhaiter...le second degré et l’ironie à tout propos sont une mystification bien commode pour dissimuler ses vices et si cela aide à naviguer dans le réel, par ruse, par coups d’éclat, je ne pense pas que cela puisse sculpter une bonne âme sur toute une existence. Vous avez le droit de pointer l’aspect systématique de la pulsion contestataire tout comme nous avons le droit - et le devoir - d’opérer un second examen sur les idoles de la République. Cela vous feignez de ne pas le comprendre ou peut-être êtes-vous effrayé de ce que vous allez apprendre. Serait-ce l’origine de la méchanceté ? La peur ou la fuite ? Vous êtes le genre de personne qui ne me donne plus envie de débattre ni même de vivre en France. Car trop enfermée dans vos certitudes et votre mépris. Bon vent, mauvais augure...

Seriez-vous avare ? Avoir autant d’esprit (si l’on vous croit) et en répandre si peu...
Gardez vos illusions, je ne puis vous offrir les miennes, les ayant toutes perdues (sans joie mais avec reconnaissance)
Il faut de l’intelligence pour comprendre et de l’humilité pour réapprendre.