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"Marie Le Net s’échappe, Audrey Cordon-Ragot se fâche" : le Tour féminin, loin du mythe...

Avant, les gros titres, dans la presse populaire, L’Équipe, France-Soir, quand on parlait du Tour (c’est-à-dire des coureurs masculins, puisqu’il faut préciser), c’était : « Eddy Merckx s’échappe », « Anquetil en difficulté », « Simpson s’effondre », « le Blaireau frappe encore », « le combat final Ullrich/Armstrong », « le Pirate au sommet de sa gloire », « Virenque roi de la montagne », « à l’assaut du Galibier », « Kittel à l’arraché », etc., etc., on invente un peu, mais c’était l’esprit. Aujourd’hui que le Tour masculin a bouclé sa Boucle, on passe au Tour féminin, que Le Monde appelle le Tour de France Femmes, et que voit-on ?

On n’est pas vraiment dans le mythe, mais ça peut venir. Avec le temps. Comme pour le foot féminin, le sport masculin féminisé a du mal à démarrer, et ce n’est pas un propos misogyne : c’est la réalité.

 

 

Le peloton des femmes qui a vu 50 d’entre elles chuter n’avançait qu’à 30 km/h. C’est un début. Pour ceux qui taquinent un peu la pédale, façon de parler, c’est une petite vitesse de confort, surtout avec un beau vélo de route. Le vieux Mimi (Drucker), qui va sur ses 80 berges et qui a fait un paquet de malaises cardiaques pendant le covidisme, roulait encore il y a peu, selon un témoin de son gruppetto, à 40 km/h. On lui souhaite bon rétablissement, et aussi d’arrêter de se faire offrir toutes ces jolies bécanes, on comprend les fabricants, mais pensez un peu aux pauvres ! Donner une bicyclette de feu à un coureur pauvre, c’est faire mille fois plus de bien qu’en offrant une bécane de 20 000 boules à un multimillionnaire !

Mais les femmes ont le droit de singer les hommes, elles peuvent pédaler, d’ailleurs, écologisme oblige, on en voit de plus en plus sur les routes, plutôt que sur les chemins : en général, elles accompagnent leur mec, on sent donc qu’il s’agit plutôt de « faire un truc avec lui », plutôt que d’amour du sport. De la même façon, on voit autour des terrains de foot du dimanche les copines ou les épouses (ça joue allègrement jusqu’à 50 balais chez les Blacks de banlieue), qui regardent leurs hommes jouer. Les femmes ont toujours envie de faire des trucs avec les hommes, parce que les hommes aiment faire des trucs entre hommes. On ne parle pas de sexe ici, mais de sorties. Avant, les hommes sortaient, et les femmes restaient à domicile. Aujourd’hui, ça a un peu changé, les femmes s’émancipent, sortent de la cage domestique, et partent sur les traces des mecs.

Pourquoi ne pas essayer le beach volley ?

Il y a évidemment des filles sportives, mais chez certaines, ça se croise avec l’envie de perdre du poids, notamment un gros cul (heureusement, la mode des gros culs revient, ce qui permet de ne pas trop se fouler... le cul), et quoi de mieux qu’un coach en forme de mec, de copain, de mari, qui roule à son rythme, qui lui fait découvrir les vertus de l’effort ? Le mec sert à tout, même de coach gratos ! Message aux mecs qui sortent leurs gonzesses à vélo, ou qui se font suivre (marquer à la culotte) par elles : faites-vous payer les heures de coaching sportif !

Bon, on sort des vannes faciles, on est très contents de temps en temps de rouler avec bobonne, même s’il faut s’arrêter 75 fois, à tous les feux, tous les croisements, et qu’il faut l’entendre gémir comme une condamnée à mort à chaque faux plat qui culmine à 2 degrés... Mais ne jetons pas la pierre aux femmes, qui n’ont pas nos moyens physiques. En revanche, il y a des sports plus féminisables que d’autres, on pense au volley.

 

 

On ne va pas obliger les footballeuses et les cyclisteuses (ça va arriver, ce mot) à choisir le beach volley, mais la natation, par exemple, est un sport unisexe. Le vélo, qui flingue bien l’organisme, surtout en montagne, est moins féminisable. C’est un sport dur, à la fois mental et physique, et ça dessine un corps très masculin, surtout avec le dopage. La preuve en image avec la photo qui illustre l’article du Monde :

 

 

On ne dit pas que ces femmes singent les hommes, mais elles ressemblent à des hommes. Après tout, c’est un choix. Du côté des hommes, un coureur atteint d’un cancer, suite à un dopage régulier, avait carrément déclaré qu’il préférait prendre un risque avec sa santé et devenir un champion, quitte à mourir jeune, plutôt que de rester un bon cycliste amateur, mais dans l’anonymat. C’est en apparence un autre choix, mais qui rejoint le premier.

Conclusion : nous ne nous moquerons pas du cyclisme féminin, mais d’autres se lâchent, après les chutes en pagaille.

 

 

La Dépêche a relevé une série d’horreurs sexistes :

« Faut mettre des petites roues à l’arrière.. Ça devient grave », ou encore « Nous avons eu droit à notre chute quotidienne ! Est-ce possible de créer une prime pour la plus belle chute ? Cela devient d’un ridicule ce tour... » Ceci est une liste non exhaustive des commentaires qu’il est possible de lire sous un post Twitter de L’Équipe qui annonce une nouvelle chute. »

Face à ces attaques indignes en metoocratie, les femmes ont répliqué avec les chutes « hommes » (une nouvelle discipline) :

 

« Quand les hommes tombent sur le Tour, ce sont des héros courageux, et les femmes ce serait parce qu’elles ne savent pas rouler ? » (Marion Rousse)

Conclusion : la chute n’a pas de sexe. Mais les femmes se font moins mal que les hommes, qui vont plus vite et sont plus lourds. Qu’elles ne se plaignent pas !

 

 

La réaction de la superbe Marion Rousse, directrice du Tour

Directrice de la course, Marion Rousse balaye ces critiques et préfère se concentrer sur les « 95 % de gens conquis » plutôt que sur les « 5 % qui restent, qui s’amusent sur les réseaux sociaux à dire que les filles ne savent pas rouler. C’est ridicule. On n’a presque rien à leur dire. On n’a pas à se justifier. Les chutes font partie du cyclisme, il y en aura toujours. On oublie trop vite le Tour masculin de l’année dernière, avec les nombreuses chutes en première semaine, comme à Pontivy ». (France Info)

La réaction de la grande championne Jeannie Longo

« Il y a, à mon avis, quelques équipes de trop, des équipes n’ayant pas le meilleur niveau international avec des jeunes qui frottent sans marge de manœuvre. Elles passent avec à peine la place pour le guidon, alors forcément ça touche partout. Certaines ont peut-être un manque d’attention aussi. Des femmes qui rentrent de plein fouet dans un peloton par terre comme lundi, ce n’est pas normal. Selon moi, 144 coureuses au départ, ça fait beaucoup. Mais les chutes arrivent toujours »

Comme prévu, sur E&R :

 






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