Anticipant probablement la sévère déconvenue électorale du premier tour des élections municipales, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a décidé de reprendre vertement un pompier qui refusait de lui serrer la main à Grenoble.
Le ton de l’échange fut houleux et caractéristique de la nature rigide du pouvoir socialiste depuis deux ans. Sourds aux cris du peuple, enfermés dans une tour d’ivoire, les gouvernants répondent de plus en plus abruptement aux critiques qui leur sont formulées.
Quand le jeune pompier a refusé de saluer le ministre, celui-ci lui a répliqué à sa façon toujours autoritaire : « Quand on refuse de serrer la main à une personne, c’est qu’on a perdu ses valeurs. […] Il y a une hiérarchie chez les sapeurs-pompiers, et vous devez la respecter ! Et si je viens ici pour dialoguer avec des sapeurs-pompiers, ce n’est pas pour qu’on refuse de me tenir la main… de me serrer la main. »
Cette réaction épidermique témoigne de la grande fébrilité actuelle du gouvernement ; pris au piège d’un calamiteux bilan politique, Manuel Valls se dévoile en autocrate vexé. Ce n’est pas courtois pour ce pompier, de refuser de serrer la main du ministre, mais nous sommes en démocratie et sa réaction peut être analysée comme une objection de conscience, lancée en réaction à un pouvoir qu’il juge certainement indigne.
En effet, les corps constitués sont abandonnés à la violence des rues, et n’ont pas les moyens d’exercer correctement les fonctions auxquelles ils sont assignés.
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