Extrait d’un article du journal Le Monde daté du 7 octobre 2005 et intitulé « M. Bush dénonce l’“islamo-fascisme”, dont l’objectif est de “réduire en esclavage des nations entières” » :
« Contre un tel ennemi, il n’y a qu’une seule réponse efficace. Nous ne devons jamais reculer, jamais abandonner et ne jamais accepter autre chose qu’une victoire totale. » Afin de retrouver l’image du commandant en chef résolu, qui lui a permis d’être réélu il y a moins d’un an, et de contrer l’opposition grandissante, y compris au sein de son parti, au maintien des troupes américaines en Irak, George Bush a prononcé, jeudi 6 octobre, son discours le plus argumenté et le plus sévère contre l’islamisme radical.
Devant le National Endowment for Democracy (Fondation nationale pour la démocratie), pendant quarante minutes, il n’a plus seulement dénoncé, comme à son habitude, les forces du mal mais une idéologie « claire et cohérente » dont l’objectif est de « réduire en esclavage des nations entières et intimider le monde ». Il lui a donné un nouveau nom : « islamo-fascisme », et l’a comparé à plusieurs reprises au communisme.
Après avoir cessé de prononcer jusqu’au nom d’Oussama Ben Laden, pour éviter le reproche de ne pas l’avoir capturé, M. Bush a évoqué plusieurs fois le fondateur d’Al-Qaida. « Ben Laden déclare que sa mission est de dire aux musulmans ce qui est bon pour eux et ce qui ne l’est pas. Cet homme né dans la richesse et les privilèges considère bon pour les musulmans pauvres de devenir des tueurs et des kamikazes. Il leur promet que c’est le chemin du paradis, mais il n’a jamais proposé de le prendre. »
Évoquant au moins dix attentats déjoués dans le monde depuis le 11 septembre 2001 dont trois aux États-Unis et les récentes attaques à Londres, Charm el-Cheikh et Bali, le président des États-Unis a mis en garde contre « un ensemble de croyances qui sont mauvaises mais pas folles ». Selon lui, l’islamisme radical est soutenu par des « éléments dans les médias arabes qui incitent à la haine et à l’antisémitisme » . Ceux qui « l’aident et lui facilitent la tâche » ont été « abrités par des régimes autoritaires, alliés de circonstances, comme la Syrie et l’Iran, qui partagent l’objectif de faire du mal à l’Amérique et aux régimes musulmans modérés et utilise la propagande terroriste pour reprocher leurs propres échecs à l’Occident, l’Amérique et aux juifs ».