Plus de 100 000 personnes ont manifesté samedi dans plusieurs villes de France. Elles s’opposent au projet de loi du gouvernement socialiste ouvrant le mariage et l’adoption aux homosexuels, selon des chiffres officiels.
T-Shirts roses, ballons, slogans défendant la famille traditionnelle : les opposants au mariage entre personnes du même sexe manifestaient pour la première fois massivement en France, tandis que d’autres rassemblements sont prévus pour dimanche à l’appel de l’institut Civitas, proche des catholiques intégristes.
Samedi, le pape Benoît XVI a appelé l’Eglise de France à faire entendre sa voix "sans relâche et avec détermination".
A Paris, 70 000 personnes, selon la préfecture, 200 000, selon les organisateurs, ont défilé dans le cadre de la "Manif pour tous".
La provocation pacifique a reçu une réponse non moins pacifique, des applaudissements, comme l’avaient souhaité les organisateurs.
Plusieurs contre-manifestations
A Toulouse (sud-ouest), plusieurs milliers de manifestants se sont retrouvés une partie de l’après-midi face à plusieurs centaines de contre-manifestants, que les forces de l’ordre ont repoussés en tirant du gaz lacrymogène.
A Marseille (sud), entre 6 000 personnes, d’après la préfecture, et 8’000, d’après les organisateurs, ont également croisé le chemin de contre-manifestants, qui les ont sifflés, clamant "j’existe avec deux papas".
Et à Lyon (centre-est), où 22 000 personnes, selon la préfecture du Rhône, 27 000 selon les organisateurs, ont défilé, la police avait préalablement interpellé une quarantaine de jeunes parmi environ 200 contre-manifestants présents pour dénoncer le caractère "homophobe" du rassemblement.
Mariage pour tous
Des défilés ont également été signalés à Nantes ou à Rennes, dans l’Ouest.
Parmi les manifestants, beaucoup souhaitent davantage de débats sur le projet de loi du mariage pour tous, présenté en Conseil des ministres début novembre.
Selon Laurent Michelin, du collectif "tous pour le mariage", une pétition appelant à un tel débat a déjà recueilli 104 000 signatures.
Le projet de loi du gouvernement doit être débattu par l’Assemblée nationale le 29 janvier. Avant d’entrer en vigueur et d’ainsi permettre à la France d’emboîter le pas à onze autres pays, dont la Belgique, le Canada et l’Espagne, il devra aussi être voté par le Sénat.