Les Touareg avaient prévenu : si les autorités maliennes tentaient de venir à Kidal, elles en seraient chassées.
Samedi 17 mai, pensant que le bouclier français allait permettre à l’État sudiste de réoccuper la totalité du pays, le Premier ministre Moussa Mara est bien venu à Kidal et il en a effectivement été chassé… L’armée malienne s’est ensuite débandée, comme fin 2011 et début 2012.
La guerre qui vient de reprendre au Mali n’aura pas surpris les abonnés à l’Afrique Réelle car, depuis le début de la crise, je ne cesse d’écrire que rien n’a été réglé dans ce pays car :
En dépit de sa réussite militaire, l’Opération Serval, n’a pas résolu le problème de fond qui n’est pas islamiste, le jihadisme n’étant que la surinfection d’une plaie ethnique millénaire, mais ethno-racial et géo-ethnographique.
Quant aux élections de l’été 2013, elles n’ont fait que confirmer la mathématique ethnique locale, l’ethno-mathématique.
Tant que les idéologues - médias, politiques et faux « experts » -, refuseront de voir que le Sahel, monde contact entre les civilisations sédentaires des greniers au Sud et l’univers du nomadisme au Nord, est un Rift racial le long duquel, et depuis la nuit des temps, sudistes et nordistes sont en rivalité pour le contrôle des zones intermédiaires situées entre le désert et les savanes, aucun espoir de solution ne sera en vue.
Tant que ces mêmes idéologues s’accrocheront à l’utopie crisogène et mortifère consistant à vouloir faire vivre dans un même État agriculteurs noirs sédentaires du Sud et nomades berbères ou arabes du Nord, la guerre sera résurgente.
La solution est pourtant évidente : repenser en profondeur l’organisation politique du Mali sur base d’un véritable fédéralisme ou d’un confédéralisme. Mais pour cela, il conviendrait de faire enfin comprendre au pouvoir de Bamako que le Mali « unitaire » n’existera jamais plus. Il n’a d’ailleurs jamais existé.
L’option de sortie de crise pourrait être celle d’une très large autonomie des trois Azawad autour de ses trois grandes composantes ethno géographiques à savoir : la partie sud, le long du Niger, notamment peuplée par des Songhay et des Peul ; la partie nord autour de Kidal, territoire des Touareg et l’ouest saharien « arabe ».