L’opération française Serval au Mali, lancée en janvier 2013, est terminée et sera remplacée par l’opération régionale Barkhane pour lutter contre le terrorisme au Sahel, dotée de 3 000 militaires, a annoncé dimanche le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.
« Le président de la République a souhaité qu’il y ait une réorganisation de nos forces dans la zone du Sahel », avec l’opération Barkhane « dont l’objectif est essentiellement du contre-terrorisme », a-t-il déclaré lors d’une émission politique.
Barkhane est le nom d’une dune de la forme d’un croissant allongé dans le sens du vent.
Lancée le 11 janvier 2013 pour stopper la progression des islamistes armés et soutenir les troupes maliennes, « l’opération Serval est terminée de fait », a-t-il dit. « L’opération contre le terrorisme a été menée à bien, avec une grande efficacité, avec beaucoup d’élimination de terroristes et beaucoup de stocks d’armes repris », selon M. Le Drian.
« Maintenant il y a le souci pour nous et pour les pays de la zone de veiller à ce qu’il n’y ait pas de recrudescence du terrorisme car il y a toujours des risques majeurs de développement de jihadistes dans la zone qui va de la Corne d’Afrique à la Guinée-Bissau », a-t-il insisté.
L’opération Barkhane « va se mettre en place dans les jours qui viennent », « en partenariat avec les cinq pays de la zone sahélo-saharienne ». Elle sera dotée d’« à peu près 3.000 militaires en tout et sera appuyée par des drones, des hélicoptères, des avions de chasse pour avoir la réactivité nécessaire », a précisé le ministre de la Défense en soulignant qu’il s’agissait bien d’une présence durable.
« Le but, c’est d’empêcher que ce que j’appelle l’autoroute de tous les trafics ne devienne un lieu de passage permanent, de reconstitution des groupes jihadistes entre la Libye et l’océan Atlantique, ce qui entraînerait ensuite des conséquences graves pour notre sécurité. C’est notre sécurité qui est en jeu !, » a-t-il insisté.
Mercredi, des députés français, auteurs d’un rapport sur la présence militaire française en Afrique, avaient jugé que les conditions d’un retrait des troupes françaises du Mali et de Centrafrique étaient loin d’être réunies et que les opérations Serval (au Mali) et Sangaris (en Centrafrique) étaient loin d’être finies.
Au Mali, où la France compte encore environ 1 800 soldats, le scénario de sortie de crise reste incertain pour deux raisons principales, selon eux.
D’une part, le passage de relais à d’autres forces paraît pour le moins compliqué, en raison de la lenteur de la mise en place de la force de stabilisation de l’ONU (Minusma). La deuxième raison est que le processus de réconciliation entre Maliens piétine.