Les militants qui protestent contre une proposition de hausse des tarifs d’électricité en Arménie disent qu’ils vont continuer à manifester et vont maintenir le sit-in qui bloque une artère principale à Erevan depuis six jours, même si le gouvernement d’Arménie a offert d’absorber le coût de l’augmentation tarifaire le temps qu’un audit soit réalisé pour déterminer si le réseau d’électricité du pays a été mal géré.
Samedi, le Président Serge Sarkissian a déclaré que son gouvernement couvrira l’augmentation de 7 drams par kilowatt-heure (Ndlr : environ 0.01 euro), tandis qu’une commission intergouvernementale russo-arménienne vérifiera les comptes de la société Réseaux électriques d’Arménie (ENA - une société russe) pour savoir pourquoi l’Arménie est endetté à hauteur de 225 millions de $ ce qui a conduit à l’augmentation de tarif proposée. Serge Sarkissian avait annoncé l’audit vendredi dans la soirée.
« Je suis profondément sûr que l’augmentation des prix de l’électricité est justifiée » a déclaré samedi le président lors d’une réunion avec les responsables de la politique économique. « Je suis sûr que si nous n’augmentons pas les tarifs le système énergétique de l’Arménie va effondrer comme un effet de domino ».
Les manifestants, cependant, qui sont dirigés par l’initiative civile « Non au pillage » ne sont pas si sûrs que l’offre du président est une solution au problème qui les a envoyés dans les rues. Au début de la semaine dernière, les manifestants ont été dispersés par les forces de police, y compris des canons à eau et plus de 200 personnes ont été arrêtés. Plus tard, cependant, les militants ont été autorisés à défiler et ont lancé une manifestation pacifique devant la résidence présidentielle et ont réuni jusqu’à 10 000 personnes.
Mais samedi il est apparu que le désaccord entre les autorités et les manifestants continuait.
Alors qu’il est apparu que Serge Sarkissian avait espéré que son offre serait suffisante pour mettre fin pacifiquement à l’impasse, et avait appelé les manifestants à se disperser à partir de l’avenue Baghramyan, ceux qui sont opposés à la hausse des taux se sont dits également opposés à la solution temporaire du président. Les organisateurs de l’action civile disent que l’offre du gouvernement d’une vérification n’était en aucune façon une victoire pour leur côté, car ils exigent que le problème de la dette soit résolu d’une certaine manière qui ne conduise pas à une augmentation des tarifs.
Pendant ce temps, une augmentation de la présence des forces de police est perceptible dans le centre d’Erevan et des véhicules spéciaux de la police ont été déplacés à proximité du site de la protestation.