Marquées par le rejet du projet de réforme du système électoral et par le revers des libéraux-démocrates, les élections locales et régionales en Grande-Bretagne ont vu une majorité d’Ecossais se prononcer en faveur d’un referendum sur l’indépendance de leur pays, rattaché au Royaume-Uni depuis 1707. Ce souhait a néanmoins peu de chances d’aboutir.
Au niveau régional, la grande surprise de ces élections est venue de l’Ecosse où le Parti national (Scottish National Party) obtient 69 des 129 sièges du Parlement régional. C’est la première fois que le parti, qui milite pour l’indépendance de l’Ecosse, obtient la majorité absolue au Parlement. Mais les Ecossais sont encore très loin de l’indépendance. Avant de devenir un pays à part entière, l’Ecosse devra passer cinq grandes étapes.
De nombreux obstacles
La première serait d’obtenir le feu vert du Parlement écossais pour organiser un referendum qui ouvrirait la voie à des négociations entre les gouvernements écossais et britannique sur les termes de l’indépendance. La deuxième étape serait le referendum lui-même car il y a une différence entre voter pour le Parti national écossais et envisager sérieusement l’indépendance.
Le troisième obstacle est de taille puisqu’il s’agirait des négociations à mener avec le gouvernement britannique sur les termes de l’indépendance. Il faudrait notamment négocier le partage de la dette nationale et du pétrole de la mer du Nord, parvenir à un accord sur l’avenir des bases militaires de Clyde et négocier les termes de l’adhésion de l’Ecosse à l’Union européenne. Pour mémoire, la division de la République tchèque et de la Slovaquie a nécessité 31 traités et 2 000 accords séparés.
Une fois cette longue épreuve surmontée, il faudrait encore que la Grande-Bretagne accepte un nouveau referendum pour que les Ecossais se prononcent sur les accords négociés. Et enfin la dernière étape serait ce second referendum lui-même car il devrait mettre d’accord tous les Ecossais sur le type d’indépendance qu’ils souhaitent. L’arrivée d’un nouveau pays au sein des Nations unies n’est donc pas pour demain...