Cet établissement héberge près de 1 100 détenus pour moins de 600 places. Conséquence, des cellules bondées, des listes d’attente à rallonge et un personnel insuffisant pour permettre le bon fonctionnement de cette prison située dans les Hauts-de-Seine, au nord-ouest de Paris.
« On appelle ça la grotte »
Ce jeune homme, incarcéré à la maison d’arrêt de Nanterre partage, au quotidien, douze mètres carrés de cellule avec trois autres prisonniers. « On aurait été deux ça aurait été parfait, mais on a vite déchanté. Ça fait treize mois que je suis là dans des conditions déplorables. Si je reste ici, je vais péter un plomb », témoigne-t-il. Le mobilier est rudimentaire : deux lits, dont un superposé, un matelas à même le sol et une télévision. « S’il y en a un qui fait un pas de travers, il écrase le voisin », s’indigne un codétenu.
Pour s’asseoir, une seule chaise, les autres sont cassées. Pour cuisiner, une plaque électrique « où l’eau ne bout pas ». Les rangements sont rares. Seul un abattant de WC sert d’étagère aux condiments. Côté hygiène, le minimum : les toilettes sont séparées du reste de la pièce par un drap blanc. Une pratique interdite, mais tolérée. « On leur laisse », indique le lieutenant responsable du quartier des prévenus, Anatole Picard.
- Les cellules ne comportent aucun rangement et font 9 à 12m2 (pour 3 à 4 détenus)
Comme la plupart des maisons d’arrêt de France, cette prison, située au nord-ouest de Paris, est touchée de plein fouet par la surpopulation carcérale. Conçu en 1990 pour recevoir 600 détenus au maximum, l’établissement en accueille aujourd’hui près de 1 100. Et comme il est impossible de pousser les murs, le personnel se doit de gérer, avec des cellules souvent bondées. « La majorité des détentions se passent bien. Mais la surpopulation peut engendrer de la frustration, des tensions avec le personnel et parfois des agressions », révèle le lieutenant Nicolas Dutoya, en charge de l’infrastructure.
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Effectifs insuffisants
La maison d’arrêt de Nanterre ne compte que 142 surveillants pour gérer presque 1 100 prisonniers. Pour les accompagner d’un point A à un point B, les agents sont le plus souvent seuls, ou en infériorité numérique. « Un jeune stagiaire face à deux ou trois détenus qui connaissent la prison par cœur peut se faire manger tout cru », alerte Ivan Gombert, directeur adjoint de la prison.
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Pour tenter de pallier ce manque d’effectif, l’administration pénitentiaire a lancé, pour 2017, une campagne de recrutement de 2 500 nouveaux surveillants dans toute la France. Un signal d’espoir, pour le directeur.
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33 nouvelles prisons
Pour tenter de répondre à la surpopulation carcérale, l’État a promis en octobre 2016 la construction de 33 nouvelles prisons.
« En France, il y a 12 000 détenus en trop. Si demain, on nous donne ces places, automatiquement on va faire un meilleur travail avec des personnes détenues. Et si on peut mieux travailler avec elles, cela nous permettra de prévenir la récidive depuis l’établissement pénitentiaire, chose qu’on est pas toujours en possibilité de faire aujourd’hui », espère le directeur de la maison d’arrêt de Nanterre, Jimmy Delliste.
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Il y a 7 ans, le ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie visitait déjà cette prison qui devait servir de modèle aux autres établissements...
Six ans plus tard, rien n’a changé :