Lors de l’émission Weekly Report sur le site de son Comité d’action politique, l’économiste américain Lyndon LaRouche à livré son appréciation de la situation internationale à l’aune de l’affaire DSK.
« Ce que je vais dire ne va pas aller dans les détails de l’affaire Strauss-Kahn en elle-même, mais a tout à voir avec le fait que Strauss-Kahn soit aujourd’hui emprisonné à New York. Ce fait même n’est pas important. L’important sont ses implications, car Strauss-Kahn est un personnage significatif de la situation générale. Mais cette situation va bien au-delà de l’affaire Strauss-Kahn elle-même.
« Nous sommes à un point où l’effondrement du système monétaire et financier international est imminent. A moins d’un rétablissement rapide de la loi Glass-Steagall aux Etats-Unis, le monde entier sera précipité dans un effondrement en chaîne. C’est cette réalité qui est derrière l’affaire Strauss-Kahn.
« L’ensemble du système mondial, et particulièrement le système transatlantique, est désespérément en faillite. S’il continue d’opérer dans les conditions actuelles, avec ses règles actuelles et sous l’influence d’idiots comme Geithner et compagnie, il ne survivra pas. Toute personne sérieuse sait que le bateau prend l’eau, le Titanic est en train de couler. Mais certains disent « Zut, j’ai oublié ma cravate dans le salon de réception » et on les entend quelque temps après faire « glouglouglouglouglou ». Ces gens savent que l’ensemble du système financier et monétaire est en train de se désintégrer et certains disent « Attendez, il faut que je récupère ma valise » ; « Laissez-moi sauver ce que j’ai avant que nous quittions le navire ». la suite ? Glouglouglou !
« Il y a donc d’autres gens dans le système, aux Etats-Unis comme en Europe, qui répondent « Non ! Ne soyez pas cupides. N’essayez pas de sauver vos affaires, ça va tous nous mettre en péril ». Autrement dit, il y a deux factions au niveau des cercles financiers internationaux. L’une dit « Non, relançons une vague de renflouement avant de partir, parce que j’ai cet investissement à sauver. Vous ne pouvez pas me laisser tomber maintenant, il faut le renflouer. » L’autre faction répond « Ne faites pas l’idiot, si nous vous accordons à nouveau un renflouement, nous allons tous couler ».
« En réalité, si l’on souhaite s’en sortir, cette situation nécessite une procédure équivalente à Glass-Steagall : seule la liquidation de la dette toxique, celle engendrée par les renflouements depuis 2007-2008 autant que celle engendrée auparavant, pourra nous sauver. Le système international sur les deux rives de l’Atlantique est un tas d’ordures financières ; il ne pourra jamais être sauvé. Ce qui se passe actuellement, c’est qu’ils spéculent à un coût croissant pour tenter de sauver les dettes contractées précédemment, alors que ce genre de dettes ne devraient jamais être sauvées !
« Alors, comment déterminer ce qui doit être sauvé et ce qui ne le doit pas ? Il faut distinguer les actifs financier valides de ceux qui sont purement spéculatifs, comme les valeurs de Wall Street et du marché de Londres, qui n’ont aucune valeur. La seule manière de sauver les économies des deux côtés de l’Atlantique est d’annuler ces dettes sans valeur. Nous avons, aux Etats-Unis, une procédure qui nous permet d’échapper à cela, et qui fonctionnerait aussi pour l’Europe : annuler la mauvaise dette.
« Comment ? Glass-Steagall ! C’est une invention américaine que l’europe peut reprendre. Les Etats-Unis doivent rétablir Glass-Steagall en premier, car nous avons déjà tous les instruments et la compréhension juridique pour le faire. De son côté, l’Europe n’a pas cette expérience mais est suffisamment intelligente, au moins certaines personnes là-bas, pour le faire. Ils prendront exemple sur les Etats-Unis, ne serait-ce que pour sauver leur derrière.
« Face à cela, il y a les gens qui disent « ah non, j’ai des créances en jeu... vous allez me faire perdre de l’argent ! C’est mon argent ! » Eh bien ce n’est pas de l’argent, c’est de la monnaie sans valeur.
« Avec Glass-Steagall, l’on met toutes les dettes sans valeur dans le panier financier, du côté des banques d’affaires – c’est-à-dire la poubelle – et l’on sauve les autres dettes liées à des investissements réels et légitimes. Dès lors, les dettes toxiques ne sont plus sous la responsabilité des gouvernements ; sans cette garantie publique, ces dettes périront d’elles-même. L’on va donc éradiquer de cette planète les milliers de milliards de dollars de dettes, car elles sont de toute façon de fausses dettes depuis le départ ! Elles ne sont pas sauvables. Mais si nous ne nous débarrassons pas de cette dette, c’est tout le système qui s’effondrera et l’ensemble du monde plongera dans un âge sombre.
« Par exemple, voyez la situation en Grande-Bretagne : ce conflit interne est en train d’éclater. Je ne vais pas en donner les détails maintenant, mais c’est un fait. [1] Il y a certaines personnes là-bas qui réalisent que cette dette doit être annulée. C’est pour cela que l’on voit émerger un conflit de faction en Grande-Bretagne. Et c’est aussi le cas pour l’affaire Strauss-Khan, et aussi d’autres affaires. Il y a des gens qui veulent un dernier renflouement pour la route. C’est ce genre de « petit dernier » qui a mené l’Allemagne de 1923 à la chute, car ils n’ont pas stoppé la spirale à temps. Bien sûr, ils n’étaient pas en mesure de le faire à cause du chantage qu’exerçaient les plupart des puissances européennes ; mais le principe reste le même.
« Mais nous parlons d’une volonté délibérée : si un groupe de nations décide d’adopter l’approche Glass-Steagall afin de mettre en ordre un système en faillite intrinsèque, il est possible de s’en sortir, mais cela ne pourra se faire en sauvant les dettes sans valeurs. Elles doivent être annulées. Soit vous les annulez, soit elles vous annihilerons.
« Notre rôle est de sauver l’économie américaine et de coopérer avec des pays comme la Grande-Bretagne, l’Allemagne et d’autres, qui veulent sauver leur pays plutôt que ces dettes sans valeurs. C’est la seule voie de salut. Toute personne qui s’oppose à Glass-Steagall désormais, particulièrement au sein des milieux financiers, exige en réalité que le reste de la société se suicide, dont eux-même ne seront épargnés. Ceux qui s’opposent à Glass-Steagall maintenant pourront toujours demander la clémence en plaidant la folie, catégorie qui inclue l’actuel Président des Etats-Unis. Il n’a qu’à quitter son poste et il aura la clémence qu’il mérite.
« Voilà la réalité. »