Bien sûr, une demi vérité peut sembler plus sympathique qu’un complet mensonge et une audace à demi assumée moins méprisable qu’une sounoise lâcheté. Pourtant, à l’arrivée, comme nous le rappelle règulièrement le Président d’E&R ces derniers temps, faire le travail à moitié, c’est tout autant mentir et manipuler.
Le système, qui a plus d’une corde à son arc, quand il ne peut plus empêcher la vérité de se faire jour, envoie au charbon des démineurs patentés pour essayer d’en atténuer la portée et/ou de la dévier dans une impasse.
Ainsi, avec cette video on est complètement dans l’embrouillage et l’enfumage qu’a dénoncés - avec quels force, courage et talent - A. Soral à Bordeaux.
Illustration : Dans la présentation qu’il nous fait du livre de Shlomo Sand, Luc Ferry réussit le tour de force de nous cacher l’essentiel, c’est-à-dire la conclusion qui découle nécessairement de ce travail remarquable, à savoir : la justification de l’existence d’Israel par le mythe du retour en Terre Promise des juifs de la diaspora (à cet égard, le travail de Sand est à croiser avec celui de Finkelstein et Silberman sur la Bible) est une imposture et, dans ces conditions, la poursuite de la politique d’apartheid d’Israel à l’égard des palestiniens (des non-juifs vivant sur le sol de Palestine en général) est une abomination.
Ainsi, Sh. Sand écrit p. 430 : "La solution idéale, celle qui, compte tenu de l’imbrication et de la promiscuité territoriale entre Judéo-Israéliens et arabes, permettrait de résoudre un conflit vieux de cent ans, serait évidemment la création d’un Etat démocratique binational s’étendant de la Méditerrannée au Jourdain..." et en page 432 : "Vient enfin la question centrale, peut-être la plus problématique de toutes : dans quelle mesure la société judéo-israélienne sera-t-elle disposée à se débarasser de son image profondément ancrée de "peuple élu", et est-il envisageable qu’elle cesse de se glorifier et d’exclure l’autre, soit au nom d’une histoire sans fondement, soit par le biais d’une science biologique dangereuse ?"
Nous laisserons bien sûr aux personnes concernées le soin de répondre à ces questions et d’assumer les conséquences de leur choix, mais une chose est sûre : si Sh. Sand n’est pas encore Gilad Atzmon et ne le sera peut-être jamais, son travail honnête et courageux dans le contexte actuel (même s’il n’est pas totalement novateur en la matière), mérite un meilleur traitement que celui qui lui a été réservé sur ce plateau de télévision.
Répondre à ce message