Le Gorafi, c’est la nouvelle petite folie des bobos qui veulent bien s’amuser sans risquer les foudres du CSA du rire, rebaptisé « crali » en banlieue. Des vanasses poil à gratter, force 2 sur l’échelle de l’Humour, qui en compte 10, évitant soigneusement de marcher sur les mines qui éclaboussent. De la « vanne de pédé », aurait dit Bigard, analyste géopolitique aujourd’hui disparu, suite à un colloque sur le 11 septembre. Après quelques aveux pénibles, piqués en radio et presse, E&R vous offre les faux titres que la Gorafiotte n’acceptera jamais. Jaku, si tu nous lis, c’est de l’humour… juif !
Le rire CSP+ qui plaît aux annonceurs
La radio s’appelle RFI, l’émission 7 milliards de voisins, le thème du jour (16/01/14) « Peut-on rire de tout aujourd’hui ? », l’animatrice Emmanuelle Bastide, et les invités Olivier Sauton, auteur interprète humoriste, ainsi que Pablo & Sébastien.
Emmanuelle : « Pablo et Sébastien, alors vous, vous tenez un site qui s’appelle Gorafi, qui a commencé sur Twitter en 2012, qui cartonne très très fort, qui est très repéré par les jeunes, enfin je sais pas si vous avez fait des études de vos lecteurs…
– Des hommes de pouvoir aussi.
– Les hommes de pouvoir aussi ?
– Ouais ouais ils aiment bien, ouais, énormément. »
- Attention, cette pub sur le site du Gorafi est garantie sans humour
Après ça, on a envie de leur payer un stage à la Main d’Or, tellement ça sent le marketing. Confirmation involontaire du mensuel GQ de février 2014 :
« Le site travaille depuis la rentrée avec une régie publicitaire. Le Gorafi, explique Pierre-Étienne Boilard, le patron de Mensquare, correspond à la cible recherchée par nos annonceurs : des lecteurs CSP+, à dominante masculine et plutôt jeunes. »
On rigole moyen quand on apprend que « l’équipe du Gorafi est d’ailleurs très regardante sur le type d’annonceurs, qu’ils acceptent ou non ». Toyota, Galeries Lafayette… choisir entre ces prestigieux maîtres, ça c’est de la subversion. D’ailleurs, Edwy Plenel, brocardé en « Judge Dredd » dans un tweet, tolère cet « humour sympathique et jamais méchant ». On reste entre personnes civilisées du même monde.
Georges Bernier, alias Choron, qui a payé cher toute sa vie son humour « no limit », vissant dans la pierre la table du journal Hara Kiri en prévision des descentes d’huissiers, et se cachant dans la cave pendant, aurait foutu à ces deux clampins un gros coup de pied au cul. Surtout quand Pablo (ou Sébastien) déclare, sans rire :
« Vous ne pouvez pas faire de satire sans blesser quelqu’un. Vous pouvez faire par exemple un sketch qui sera extrêmement drôle sur les collectionneurs de petites cuillers, vous allez avoir un collectif de collectionneurs de petites cuillers qui va vous dire, excusez-moi monsieur, je collectionne les petites cuillers depuis 20 ans, j’ai été blessé… »
Oser s’attaquer à la puissance du lobby des collectionneurs de petites cuillers…
It-gag pour bien-pensants
C’est pourtant Emmanuelle qui va durcir le débat et déraper involontairement :
« Enfin vous êtes d’accord que plaisanter sur les collectionneurs de petits cuillers et le jauni, le génocide juif ou rwandais, c’est pas du tout la même chose !
– Mais là après c’est une question de point de vue. Là on a beaucoup parlé par exemple du fait euh, avec Dieudonné, qu’on ne pouvait pas rire avec la Shoah.
– Beaucoup d’humoristes l’ont fait par le passé et ça passait très bien ! »
Hou lala lala. L’inconsciente. Emmanuelle va en plus montrer que Le Gorafi a des limites :
« Alors vous vous tournez absolument tout en dérision mais sur votre site je crois que un des seuls articles sérieux ça a été ben au moment de l’assassinat de nos deux collègues à RFI, Ghislaine et Claude, et là vous avez titré ‘’la France se rappelle qu’elle a des journalistes qui servent à autre chose qu’à dire si il pleut ou si il neige’’.
– Oui ça a été un article qui a été très difficile à écrire. »
Là, notez que Sébastien Pablo est très sérieux. Emmanuelle sera à l’origine de la seule vanne de la soirée :
« Y a des moments où on vous dit des fois vous allez trop loin vous aussi ou pas ?
– Tout le temps. Tout le temps. »
Qui dit ça ? Trop loin ? Dans la compromission alors.
Emmanuelle confond les deux zozos, toujours sans le faire exprès :
« Finalement vous vous mettez toujours du bon côté. »
Réponse d’un Gorafi sur l’attentat de Boston : « On va pas s’amuser à rire des gens qui ont été victimes de la bombe, ça n’a aucun sens. »
Emmanuelle reprend : « Un poseur de bombe oui effectivement bon ben oui c‘est pas un gars bien. »
Le Gorafi : « Ben oui c’est pas un gars bien. Clairement. »
On commençait à se faire sérieusement chier lorsque le sujet Dieudonné tombe du ciel et clive, séparant le bon grain de l’ivraie.
Emmanuelle : « Alors il faut quand même dire aux auditeurs que vous avez travaillé hein, avec Dieudonné. »
Olivier Sauton : « Oui j’ai travaillé avec Dieudonné, sans avoir le sentiment d’être Goebbels ou Pétain. Que ce soit clair. Je connais bien Dieudonné, j’aime beaucoup Dieudonné, c’est même hallucinant quand on dit cette phrase de se dire je suis en train de me suicider, médiatiquement… Dieudonné fait énormément rire, énormément rire, c’est l’humoriste qui vend le plus de places, en France. »
Emmanuelle : « Ouais, mais y a aussi beaucoup de choses pas drôles du tout hein, récemment, les déclarations étaient pas drôles, franchement pas… Mais, est-ce que là on n’est pas en train de sombrer dans la confusion, humour et provocation c’est pas, c’est pas l’même métier non, est-ce que vous vous faites bien la différence ou pas ? »
Un Gorafi : « Après il peut y avoir de la provocation sans rire et du rire sans la provocation. Bon après tout le problème de Dieudonné c’est qu’il allie les deux en fait, il est dans un truc un peu ambigu. On a du mal à le définir, à le mettre dans une catégorie. »
Vous, en revanche, les Gorafis, c’est assez facile. Bon, assez ergoté, passons aux vannes pas drôles.
Les vannes refusées par Crali & Gorafi
- Le yacht d’Arthur, customisé
en croiseur « 88 », ouvre le feu
Le yacht d’Arthur, qui mouille au large de la Syrie, a été équipé de lanceurs de missiles surface-sol Patriot et Sea-Wolf. Les deux essais sur Damas et Gaza ont été concluants, se félicite l’humoriste.
Le journaliste (pourtant juif) du JDD qui a fait une faute d’orthographe à « Jakubowicz » a été licencié sans indemnités. Sa femme a demandé le divorce et ses enfants un placement à la DDASS, le foyer de toutes les sexualités.
France 2 va remplacer le talk show de Frédéric Taddeï, « qui invitait toujours les mêmes », par le discours d’Avigdor Lieberman, chaque vendredi soir, en direct de la Knesset.
« Les tâches de semence humaine sur le col et la cravate du président français après son entrevue avec Bibi Netanyahu sont bien les siennes », précise le communiqué de l’Élysée.
Valérie Trierweiler réclame à François Hollande « la moitié de la France » comme « indemnité de rupture ». L’Élysée se refuse à tout commentaire. Selon Le Canard enchaîné, Hollande serait prêt à lui accorder « la Bretagne, mais pas plus », une région plutôt hostile au Président.
Un Rafale, heureusement sans pilote, s’est écrasé sur le théâtre de la Main d’Or (Paris 11e), heureusement bondé. Plus de précisions dans notre édition du soir sur BFM TV.
Arrêtée en flagrant délit de racolage porte Dauphine, la ministre des Droits de la Femme Najat Vallaud-Belkacem rétorque qu’elle voulait « piéger plusieurs clients de prostituées afin de sensibiliser les médias sur la lutte contre la commercialisation abjecte du corps des femmes ».
Frédéric Haziza aurait demandé l’organisation d’une conférence secrète afin de « trouver une solution finale au problème E&R ». En off, il a évoqué la piste d’une « réinstallation sur l’île de Madagascar » des milliers de militants et dizaines de milliers de sympathisants de l’association. Le « plan B de déportation au Birobidjan » a déclenché une fin de non-recevoir du président de la Fédération Vladimir Poutine.
L’auteur du livre parodique « Vol au dessus d’un nid de youpins » est toujours recherché par toutes les polices de France. Son éditeur a été arrêté ce midi, dans ses bureaux parisiens. Le plan Vigipirate a été renforcé au niveau écarlate.
Le roi du Maroc annule la grâce de Pierre Bergé.
Une déclaration de la CGT-LGBT : « Licencier un gay c’est clairement de l’homophobie. » Avec la prochaine loi dite Gay-Sceau contre l’homophobie, « tout gay sera juridiquement impossible à licencier », promet la porte-parole de Christiane Taubira.
Reportage sur le mécontentement des habitants, qui auraient préféré « une rénovation », plutôt que la démolition des tours du World Trade Center.
Arno Klarsfeld, après plusieurs mois de cavale, a réintégré de son propre gré l’hôpital psychiatrique de Ville-Evrard. Il tenait « comme d’habitude des propos incohérents », d’après le personnel qui l’a accueilli, mais semblait « en bonne santé » (physique).
Steven Spielberg n’aurait payé aucun des figurants allemands de son succès international La Liste de Schindler. La production se refuse à tout commentaire, mais publie un communiqué sur « le passé trouble des parents des figurants ».
L’ancien humoriste Dieudonné s’est barricadé dans son théâtre après avoir enlevé Alain Jakubowicz et Cyril Hanouna. L’oreille rapportée par le négociateur est bien celle de l’avocat de la LICRA.
Les attentats de New York, Londres et Madrid ont été revendiqués par le Mossad.
Afin d’éviter un autre drame, chaque participant à un débat télévisé avec le polémiste Alain Finkielkraut recevra désormais un avertissement écrit du médecin personnel de ce dernier, prévenant que « la moindre contrariété peut lui être fatale ».
L’assistant de production hétérosexuel embauché par erreur au Petit Journal a été licencié pour « homophobie potentielle ».
Arielle Dombasle incarnera « la baronne » dans la dernière production de Marc Dorcel. Le pitch : la créature blonde, nue sous ses liens, sera interrogée dans son propre château par des membres importants du Hezbollah.
Christiane Taubira, après avoir été injustement attaquée, apporte la preuve incontestable qu’elle n’est pas une bonobo.
Le « Noël des petits orphelins de Paris » offert dans les salons privés du maire a tourné au drame. Le maire n’a pas survécu à ses morsures. Les enfants ont été entendus par les enquêteurs.
Drame en Autriche : un vieux nazi meurt de vieillesse.
Deux chefs militaires du Hezbollah, âgés respectivement de 3 et 5 ans, ont été éliminés suite à un tir de missile surface-sol « d’une précision millimétrique », se félicite le communiqué de Tsahal.
Le Dr Kouchner augmente ses tarifs : désormais, selon son responsable des ventes pour l’Europe, le rein sera commercialisé autour de « 75 000 euros ». Une hausse de prix de 40 % justifiée par la « raréfaction des donneurs serbes ».
Le « plan de sauvetage du quotidien Libération prévoit le départ de 210 employés seulement sur les 210 que compte le journal », rassure Édouard de Rothschild.
- Réfugié en Israël,
Gad prie entre deux tirs de Merkava
Les enquêteurs ont retrouvé chez les frères Elmaleh des centaines de vannes, volées depuis des années à de véritables auteurs interprètes de one man show. Gad et Arieh, après s’être refusés à toute explication, ont juré qu’ils croyaient « que c’était gratuit ». Le produit de leurs malversations, estimé à plusieurs millions d’euros, n’a pas été retrouvé.
Le fennec qui avait emporté une grande partie du nez du généralissime Ariel Sharon, enterré dans son propre jardin, a été retrouvé mort, dans des conditions suspectes, après de fortes douleurs abdominales.
La délégation des trois derniers journalistes goys du journal Le Monde a enfin été reçue par la direction. Aucune information n’a filtré de cet entretien.
Olivier Besancenot et son mouvement ont été rachetés par le trio Bergé-Niel-Pigasse. « La recapitalisation du NPA sera cool », déclare Xavier Niel.
L’appartement de Charb, rédacteur en chef de Charlie Hebdo, a été perquisitionné ce matin à la demande du juge d’instruction. Le dessinateur détenait des centaines de vidéos de Philippe Val.
Cyril Hanouna et Enora Malagré se sont insultés en direct, lors de l’émission Touche pas à mon poste, diffusée hier soir sur D8 : « Tu pourrais m’augmenter, sale f—j, déjà que tu me payes pas quand tu me b----s ! » Ce à quoi l’animateur à succès a répondu, de sa voix plaintive : « T’as déjà ton salaire dans l’émission j’allais pas te payer deux fois, bitch ! »