Le chef d’état-major des forces armées russes, le général Nikolaï Makarov (photo ci-contre), a déclaré mercredi que les rebelles syriens utilisaient des lance-missiles de fabrication américaine Stinger pour combattre les forces du gouvernement de Bachar al-Assad.
L’état-major dispose d’informations selon lesquelles les rebelles combattant les forces du gouvernement syrien ont des lance-missiles sol-air portables de différents Etats, en particulier des Stinger de fabrication américaine, a déclaré le général Makarov à l’agence Interfax.
Il faut encore déterminer qui les a livrés, a-t-il ajouté.
M. Makarov juge possible que des armes et des munitions, en particulier des lance-missiles sol-air portables, soient livrés aux rebelles syriens depuis l’étranger par différents moyens de transports, notamment aériens.
Tous les moyens de transport peuvent être utilisés pour cela, en particulier les avions de ligne civils. C’est une affaire sérieuse, a estimé le général russe.
Les autorités turques ont intercepté dans le courant du mois un avion de ligne de Syrian Air assurant la liaison Moscou-Damas, contraint d’effectuer une escale à Ankara pour une inspection, et affirmé que la cargaison saisie à bord de l’Airbus A320 contenait de l’équipement et des munitions à destination du ministère syrien de la Défense.
La Russie, principale alliée du régime syrien auquel elle livre des armes, a indiqué que cet avion transportait du matériel pour des stations radar, tout à fait légal.
Réagissant à cette information, les Etats-Unis avaient estimé que le soutien de la Russie à la Syrie était dépourvu de moralité.
Washington et Moscou s’affrontent depuis des mois sur le dossier syrien, les Américains reprochant aux Russes d’avoir opposé à trois reprises leur veto, avec les Chinois, à des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU menaçant la Syrie de sanctions.
Le président russe, Vladimir Poutine, avait déclaré le 17 octobre que seul le Conseil de sécurité de l’ONU pouvait imposer à la Russie des restrictions sur les exportations d’armes.
Nous considérons que seules des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU peuvent justifier une restriction des livraisons d’armements à tel ou tel pays. Dans tous les autres cas, personne ne peut sous aucun prétexte dicter à la Russie ou à tout autre Etat avec qui ou comment faire du commerce d’armes, avait estimé M. Poutine.