Une enquête du Secours Catholique révèle les détails chiffrés d’une fracture territoriale qui continue de se creuser. La Seine-Saint-Denis est le département le plus touché par la pauvreté.
Elle est la région la plus riche de France mais aussi la plus inégalitaire. Le Secours Catholique publie, ce lundi [11 avril 2016], une étude réalisée par son collectif sur la fracture territoriale en Île-de-France. Composée de 8 départements et forte de ses 12 millions d’habitants, elle est la première région économique en France avec un PIB représentant 31% de la richesse nationale. On y trouve les individus les plus aisés mais aussi les plus pauvres du pays dans des zones nettement différenciées, accentuant les clivages. La concentration de personnes en situation de pauvreté a augmenté et, aujourd’hui, tous les indicateurs de pauvreté (revenu, chômage, santé, etc.) sont au rouge. Selon le Secours Catholique, « les territoires les plus pauvres deviennent encore plus pauvres alors que les territoires le plus riches sont de plus en plus riches ».
L’un des exemples le plus frappant est l’écart de 50% du revenu médian entre les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis. C’est dans ce département du nord-est de Paris que le nombre de demandeurs d’emploi a le plus progressé, avec un taux de 14,8% contre 10,9% dans les Hauts-de-Seine. La Seine-Saint-Denis est le département le plus touché par cette fracture : son taux de pauvreté était de 24,1% en 2010 chez les familles monoparentales contre 14,1% à l’échelle nationale.
En huit ans, la proportion des ménages pauvres a augmenté deux fois plus vite en Île-de-France qu’en France métropolitaine. Aujourd’hui, 15% des ménages disposent de moins de 990 euros et 50% d’entre eux vivent avec moins de 750 euros. Le taux de pauvreté des ménages franciliens est passé de 22% en 2009 contre 24,3% en 2013.
En France, le taux d’allocataires du RSA en 2014 avait augmenté dans l’ensemble de départements, l’augmentation étant la plus forte dans le Val d’Oise et la Seine et Marne avec une hausse de 6%. La moyenne régionale est de 3%.
Ces inégalités touchent également les enfants. La malnutrition favorise l’obésité et l’apparition des problèmes de santé. « Les pathologies d’aujourd’hui sont plutôt l’obésité qui monte et le diabète, raconte un pédiatre de Sevran au Secours Catholique. Avec les logements en hôtel, j’ai vu apparaître une population que je ne recevais pas avant ; ils n’ont souvent pas grand-chose à manger et, dans les hôtels, ils n’ont ni four ni micro-ondes ni frigo. »