Le Financial Times révèle qu’un groupe de gérants de hedge funds ont commencé à « shorter » un certain nombre de pays de la zone euro, y compris l’Allemagne et la Hollande, alors que ces deux pays sans difficultés économiques payent toujours les taux d’intérêt les plus bas sur leurs dettes.
Les hedge funds sont des fonds hautement spéculatifs qui s’adressent à des individus ou des institutions capables de leur confier des sommes très importantes. Leurs investissements reposent sur un éventail de stratégies pour maximiser les bénéfices de leurs investisseurs, et notamment sur le « shorting » (ventes à découvert).
Contrairement à la démarche des investisseurs classiques, qui parient sur une hausse du cours d’une valeur, les « shorters » parient sur la chute d’une valeur. Pour ce faire, ils n’achètent pas les titres en question, mais ils les revendent à terme (c’est-à-dire qu’ils s’engagent à les vendre à une date future convenue) et ils attendent la baisse des cours pour acheter la valeur en question et assurer la livraison, la différence entre les deux transactions constituant leur plus-value.
Jusqu’ici, ces gérants très expérimentés et très bien payés spéculaient sur les pays européens dont les difficultés sont connues : Irlande, Grèce, Espagne et parfois même, France. La nouveauté, c’est qu’ils s’attaquent désormais à des pays cotés triple A, dont les Pays-Bas et l’Allemagne, ce qui implique qu’ils s’attendent à ce que ces pays s’effondrent aussi.
A un second niveau, cela signifie qu’ils s’attendent à un effondrement généralisé de la zone euro, qui entraînera même les pays les plus florissants. Avec la France, l’Allemagne est le pays qui contribue le plus au fonds de secours de la zone euro. Et un effondrement de la zone euro dans son ensemble ne manquerait pas d’entraîner les Etats Unis dans son sillage.
L’un de ces gérants de hedge funds à parier contre l’Allemagne est John Paulson, un milliardaire qui a fait fortune en pariant sur l’effondrement du marché hypothécaire aux États-Unis dans le prolongement de la crise financière de 2008.