Les éthylotests obligatoires dans les véhicules depuis le 1er juillet ont pour but d’améliorer la sécurité des conducteurs. Pourtant, selon l’association Robin des Bois, ils représenteraient un danger pour l’environnement.
En effet, dans un communiqué de presse du 12 juillet, l’ONG affirme que chaque éthylotest à usage unique contient environ 1 gramme de chrome VI, substance classée Cancérogène, Mutagène et Reprotoxique (CMR).
Le renouvellement du stock d’éthylotests qui représente 30 millions d’appareils serait donc susceptible de rejeter jusqu’à 30 tonnes de chrome dans l’environnement. A titre de comparaison, en 2010, selon le Registre français des Emissions Polluantes sur Internet (iREP), le rejet dans l’eau de chrome VI a été de 622 kg.
Il faudrait donc donner des consignes strictes de recyclage. Pourtant, en toute quiétude, le fabriquant français de ces éthylotests, Contralco préconise de jeter les éthylotests usagés « dans des poubelles » ou « dans les collecteurs de déchets plastiques pouvant être recyclés ».
Selon Robin des Bois, ces pratiques seraient dangereuses pour l’environnement, mais aussi pour la santé publique car incinérés, les déchets d’éthylotests chargeront en chrome les fumées et les mâchefers. Par ailleurs, la mise en décharge de ces déchets polluera à terme les eaux superficielles et souterraines, ces composés chimiques étant hautement toxiques pour la faune aquatique.
L’association a donc demandé au Ministère de l’Ecologie et à l’ADEME de créer dans les meilleurs délais une filière REP – Responsabilité Elargie des Producteurs – pour les éthylotests à usage unique.
La Responsabilité Elargie du Producteur oblige les producteurs, importateurs et metteurs sur le marché des produits générant des déchets à financer et à organiser une filière de regroupement, de collecte et d’élimination de leur produit en fin de vie, quand ils sont devenus des déchets.
Le cahier des charges de chaque filière REP impose aux fabricants d’améliorer l’éco-conception de leurs produits. Cette clause est appropriée pour les producteurs d’éthylotests à usage unique qui emploient des réactifs chimiques toxiques.
Selon Robin des Bois, d’autres solutions sont également possibles. Les éthylotest pourraient être intégrés à la filière REP des Déchets Diffus Spécifiques (DDS), déchets issus de produits présentant un risque pour la santé et l’environnement en raison de leurs caractéristiques physico-chimiques comme les peintures, les colles, les solvants... Dans une certaine mesure, ils pourraient aussi rentrer dans la REP Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux (DASRI).
De son côté, Contralco nie commercialiser des produits toxiques en affirmant que chaque éthylotest contiendrait 0,002 g de chrome VI, soit 500 fois moins que les teneurs annoncé par Robin des Bois. Le directeur commercial de l’entreprise, Guillaume Neau a souligné que 30 millions d’éthylotests représenteraient un poids total d’approximativement 60 kilos et non 30 tonnes.
Pour le représentant de l’entreprise, l’ONG fait l’amalgame entre la toxicité de l’éthylotest chimique et la toxicité du dichromate de potassium. D’après lui, le dichromate de potassium (chrome VI), utilisé dans leur réactif, possède aussi la propriété de se transformer rapidement au contact de l’air en chrome III, dont l’impact environnemental est réduit.
Les mois ou les années à venir nous dirons si le devenir de ces nouveaux déchets représente un risque pour notre santé et l’environnement….