Les affrontements qui ont éclaté dans la nuit du 19 au 20 décembre, près de l’aéroport de MPoko de Bangui, et qui se sont poursuivis dans plusieurs quartiers le matin suivant, ont au moins fait 30 tués, selon la Croix Rouge centrafricaine.
"Dix cadavres ont été ramassés jeudi soir et dix-neuf autre vendredi, principalement dans les 2e et 3e arrondissement de Bangui et notamment dans le quartier Baya Doumbia, aux abords de l’aéroport", a ainsi indiqué un responsable de cette organisation. Mais le bilan est probablement plus élevé, dans la mesure où, a-t-il expliqué, "certains corps ont pu être récupérés par les familles ou par d’autres personnes".
D’après Médecins sans frontières (MSF), une quarantaine de personnes blessés au cours de ces violences ont été évacuées vers l’hôpital communautaire de Bangui. Trois y sont décédées.
Par ailleurs, un officier tchadien de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) a été tué au cours de ces affrontements. D’autres soldats de la force panafricaine ont été blessés.
La présidence centrafricaine a rejeté la responsabilité de ces violences sur les milices chrétiennes "anti-balaka". Ce que ces dernières réfutent. "La Seleka (ndlr, qui a renversé le président Bozizé en mars et qui est responsable d’exactions ayant entraîné des représailles) a été cantonnée, mais subitement nos hommes ont été attaqués par cette dernière. La gendarmerie n’est plus opérationnelle, c’est la Seleka qui porte ces uniformes pour commettre des exactions", a fait valoir le lieutenant Konaté, l’un de leurs responsables, sur les ondes de RFI.
Quant à la force française "Sangaris", le porte-parole de l’Etat-major des armées, le colonel Gilles Jaron, a indiqué qu’elle avait renforcé ses patrouilles "dans l’ensemble de Bangui" où "le risque d’embrasement existe". "Depuis, nous maintenons notre dispositif" et "tous nos moyens sont déployés" dans la capitale centrafricaine, a-t-il ajouté.
Ces patrouilles sont évidemment risquée pour les militaires français. Au cours de la journée du 20 décembre, ils ont ainsi "neutralisé" deux "pillards" qui avaient ouvert le feu sur eux dans le quartier Castor, au sud-est de l’aéroport MPolo.
Enfin, à Bossangoa, ville qui a été le théâtre d’affrontements interreligieux, l’armée française doit organiser, ce 21 décembre, une réunion de conciliation avec le maire, des représentants des milices musulmanes et chrétiennes, l’évêque et l’imam afin de tenter de "faire dialoguer des communautés qui se déchirent depuis des mois". "On veut maintenant des faits concrets et des faits concrets c’est l’abandon des armes", a expliqué le capitaine Jean-Yves G., sur France Info.
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