Plusieurs milliers de Portugais ont manifesté jeudi soir à Lisbonne, à Porto et à Leiria, afin de protester contre les mesures d’austérité budgétaire mises en oeuvre sous la tutelle de l’Union européenne et du FMI.
Environ 2 000 protestataires, selon les estimations des médias, ont défilé en direction de la résidence officielle du Premier ministre Pedro Passos Coelho aux cris de "démission".
Mobilisés à l’appel de la CGTP, la principale confédération syndicale portugaise, les manifestants entendaient ainsi dénoncer les mesures de rigueur budgétaire décidées dans le cadre du programme de redressement financier négocié par le Portugal en mai 2011 avec ses bailleurs de fonds, représentés par la troïka UE-BCE-FMI.
Les experts de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international sont depuis jeudi dernier à Lisbonne pour un nouvel examen du plan d’aide au Portugal, qui compte s’affranchir de la tutelle de ses créanciers en mai prochain.
Les syndicats contestent notamment les réductions salariales dans la fonction publique, la baisse des pensions de retraite et les coupes budgétaires dans les domaines de la santé et de l’enseignement. "Tout ce que ce gouvernement et la troïka proposent aux jeunes, c’est de prendre le chemin de l’émigration", a dénoncé Teresa Inacio, une manifestante de 33 ans qui a perdu son emploi dans le secteur du tourisme il y a cinq mois.
Le plan de rigueur mis en oeuvre depuis bientôt trois ans a contribué à aggraver la récession et poussé le chômage à des niveaux record, mais l’économie portugaise a depuis renoué avec la croissance. Les mesures d’austérité ont toujours été durement critiquées par les syndicats, qui peinent toutefois à accroître la mobilisation malgré les manifestations et les grèves organisées régulièrement.
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