À l’occasion d’une conférence de presse conjointe avec le secrétaire d’État étasunien, John Kerry, le prince Saoud Al-Fayçal (photos des deux hommes ci-contre) ministre saoudien des Affaires étrangères, a émis le souhait de voir la coalition intervenir sur le terrain contre l’État islamique :
« Le royaume saoudien souligne l’importance de favoriser les moyens militaires nécessaires pour relever ce défi au sol. »
Sous couvert de contenir les ardeurs belliqueuses de l’État islamique, il s’agit pour la monarchie arabe de s’en prendre à l’Iran, qu’elle accuse d’ingérence dans la région :
« Tikrit [cible d’une vaste offensive de l’armée irakienne] est un excellent exemple de ce dont nous nous inquiétons. L’Iran est en train de prendre le contrôle du pays ! »
Étrange synchronicité puisque la même semaine, le général américain Martin Dempsey, chef d’état-major inter-armées, a déclaré devant la commission des forces armées du Sénat :
« L’offensive de Tikrit marque l’implication iranienne la plus manifeste en Irak depuis 2004, avec de l’artillerie et d’autres moyens. »
M. Kerry a informé son allié saoudien des avancées sur le dossier du nucléaire iranien et sur la situation au Yémen. Il a remis sur la table l’éventualité d’intervenir militairement, après avoir réduit les capacités de l’État islamique, contre la République arabe syrienne :
« Assad a perdu tout semblant de légitimité, mais nous n’avons pas de priorité plus haute que de perturber et de défaire Daech. Au bout du compte, une combinaison de diplomatie et de pression sera nécessaire pour susciter une transition politique. Une pression militaire sera peut-être nécessaire. »