À la demande du Premier ministre, Manuel Valls, le député Sébastien Pietrasanta a remis au gouvernement un rapport sur la déradicalisation contre le terrorisme, qui propose notamment d’instituer un passeport obligatoire à l’école pour Internet, ou le sur-référencement des sites de « contre-discours » sur les moteurs de recherche.
Le député socialiste Sébastien Pietrasanta a rendu cette semaine au ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, le rapport sur la « déradicalisation » commandé en février dernier par le Premier ministre Manuel Valls, en réaction aux attentats de janvier 2015. Comme attendu, le rapport de l’élu des Hauts-de-Seine consacre un chapitre à la lutte contre la propagande des djihadistes sur Internet, en reprenant certaines idées qui avaient déjà été annoncées par Manuel Valls lui-même le mois dernier. Contre la propagande terroriste, l’État veut renforcer la propagande officielle, et la régulation sur Internet.
« On ne combat pas le terrorisme sans régulation d’Internet », avait déjà prévenu Bernard Cazeneuve quelques semaines après les attentats contre Charlie Hebdo et l’épicerie casher de Vincennes. Mais comme le veut une stratégie de contournement du législateur désormais assumée, Sébastien Pietrasanta propose de continuer à renforcer les liens entre l’État et les plateformes privées, pour intensifier le retrait des contenus ou la fermeture des comptes de réseaux sociaux utilisés par des soutiens aux organisations terroristes, et va jusqu’à proposer « la création d’un label permettant le retrait plus rapide des contenus illicites sur Internet ».
Dans ce cadre, il souhaite que l’Éducation nationale puisse « renforcer la prévention des dangers d’Internet », et « développer la culture des élèves » et même « envisager un permis Internet » sur le modèle de l’attestation routière.