Les membres de la Commission européenne ne manquent pas de toupet : le prétexte de ce nouvel étranglement du citoyen et de cette nouvelle réduction de sa liberté, c’est, tenez-vous bien, de « protéger les citoyens face aux géants du numérique » !
C’est écrit noir sur blanc ici :
La Commission européenne a proposé jeudi 3 juin de développer une identité numérique accessible à tous les Européens. Destiné à faciliter les démarches administratives à l’étranger, ce coffre-fort de données personnelles permettrait aussi de protéger les citoyens face aux géants du numérique. (touteleurope.eu)
Le nombre d’avantages de cette avancée scélérate est époustouflant :
« “Un tel portefeuille électronique devrait permettre à tout citoyen ou résident européen de s’identifier, en ligne comme dans le monde réel, et de stocker une batterie de documents administratifs attestant de ses droits”, comme conduire, résider, travailler ou étudier [Les Échos]. “L’idée n’est pas de pousser les Européens à partager plus de données, mais bien de leur permettre de s’identifier en ligne au-delà des frontières de leur pays”, souligne La Croix.
Et l’exécutif européen entend faire valoir l’utilité d’un tel dispositif. L’identité numérique commune permettra par exemple “à des jeunes de prouver leur âge dans un bar d’un autre pays, sans que le serveur sache où ils vivent. Cela vous permettra aussi de louer facilement un appartement dans un autre État”, a détaillé hier Margrethe Vestager [Le Temps]. »
Et qui retrouve-t-on encore une fois pour faire la retape de cette idée liberticide de génie ? Le commissaire européen Thierry Breton, le sympathique représentant « français » de l’eurodictature.
Avec l’e-ID européen les documents d’identité, papiers officiels importants et moyens de paiement des citoyens européens seront stockés dans un seul « portefeuille » électronique. « Il y a ce fantasme dans la caste au pouvoir de surveiller tout le monde massivement », commente au micro de Rachel Marsden Éric Verhaeghe, énarque et écrivain.
La Commission européenne a annoncé le lancement de son projet d’identification numérique paneuropéenne, que les citoyens des États membres pourraient utiliser dans l’ensemble de l’UE.
À l’instar d’un portefeuille électronique, le dispositif stockera vos documents d’identité, papiers officiels importants et moyens de paiement. Si l’intention de cet « e-ID » semble louable – proposer un moyen sûr pour les citoyens de profiter de services numériques transfrontaliers publics et privés en ligne –, il est assez facile d’imaginer comment cela pourrait déraper.
La Commission affirme qu’il n’y aura aucune obligation de souscrire à ce qui ressemble fort à un filet numérique. Petit à petit, l’étau risque pourtant de se resserrer, les gens commençant à réaliser à quel point leur vie pourra rapidement devenir compliquée s’ils n’adoptent pas le système. Nous avons récemment constaté le même phénomène avec la vaccination contre le Covid-19, qui est en principe facultative mais à laquelle beaucoup succombent maintenant, ne serait-ce que pour éviter le parcours d’obstacles qui risque de devenir la norme pour ceux qui ne sont pas vaccinés.
Les dirigeants semblent traiter la crise du Covid-19 comme l’occasion en or d’imposer aux citoyens ce genre de concept dystopique.
« Dans la caste au pouvoir aujourd’hui, il y a ce grand fantasme qui est qu’elle pourrait surveiller tout le monde massivement grâce à Internet et supprimer toute forme de vie privée », avance Éric Verhaeghe, énarque et auteur du livre Le Great Reset : mythes et réalités (Éd. Culture & Racines).
Il fait remarquer que les États sont déjà allés loin dans la surveillance sans que le peuple ait forcément conscience des risques :
« C’est le capitalisme de surveillance. Il y a la tentation aujourd’hui de dire que grâce au système numérique, on peut finalement industrialiser la surveillance de la population. Pour l’instant, les gens ne prennent pas conscience du danger qui pèse et donc toutes les autorités avancent comme sur du velours. Personne ne réagit mais tout cela est écrit dans des documents officiels. »
Mais pourquoi embêter les gens avec un tel outil alors que les gouvernements s’en sortent déjà pas mal tout seuls ?
« On nourrit plus facilement le Big Data en demandant aux gens de remplir eux-mêmes leurs dossiers. Cela va plus vite que si on le fait faire directement par des policiers. C’est la technique bien connue, c’est par exemple celle des réseaux sociaux, qui consiste à demander de renseigner vous-même votre profil », analyse Éric Verhaeghe.