Le vendredi 9 décembre, la franc-maçonnerie socialiste a célébré en grande pompe, à Paris et dans les plus petites villes de province, le cent-onzième anniversaire de la séparation de l’Église et de l’État. Cette fête républicaine était à la fois un étalage de pouvoir et un rappel idéologique d’anti-christianisme.
Pourquoi célébrer le cent onzième anniversaire d’un événement ? Réponse : pourquoi pas ? Le symbolisme de la franc-maçonnerie a des raisons que ne perce pas l’entendement limité des profanes. 111, trois un de suite, trois points, c’est tout. Donc, vendredi dernier, tout ce que les loges et les ateliers ont de plus solennel a été déployé pour commémorer la loi du 9 décembre 1905 par laquelle la France républicaine séparait l’État de l’Église.
Au siège du Grand Orient de France, rue Cadet à Paris, l’ex-grand maître et « Très Sage et parfait Grand Vénérable du Grand Chapitre général » (ouf : Molière en aurait fait un supplément du bourgeois gentilhomme), bref, le grand sachem de la chose, qui est en même temps premier secrétaire du PS dans le 9-3, ça ne mange pas de pain, remettait un prix de la laïcité à Yvette Roudy, pasionaria féministe et ancien ministre socialiste, 87 ans aux poires, pour l’ensemble de son œuvre. Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale en fonction et néanmoins membre de la franc-maçonnerie, l’applaudit vivement. La laïcité n’interdit pas l’amitié ni l’appartenance d’un des plus hauts personnages de la République à une société secrète.