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Le pillage de l’Ukraine – Israël Shamir s’entretient avec Oleg Tsarev, président du Parlement de Novorossia (Nouvelle-Russie)

Note de la Rédaction

Oleg Tsarev est un homme politique ukrainien, député membre du Parlement à quatre reprises (de 2006 à 2014), candidat à la présidence de l’Ukraine en 2014 et actuel président du Parlement de Novorossia (Nouvelle-Russie). Sa tête est mise à prix par l’homme d’affaires oligarque israélo-chyprio-ukrainien Ihor Kolomoïsky qui dit offrir un million de dollars à celui qui l’assassinera.

La présentation de l’entretien par Israël Shamir :

Tsarev est élancé et il a de l’allure, c’est un bon orateur et un écrivain prolifique ; avant le putsch de 2014, il était populaire et son étoile montait ; il est resté en Ukraine après la fuite du président Yanoukovitch ; il a été candidat à la présidence contre Mr Poroshenko, et a dû s’exiler après avoir reçu de nombreuses menaces de mort. Tout au long de la tentative de sécession, il était le porte-parole élu du Parlement de Novorossia (le sud-est de l’Ukraine). Je l’ai rencontré en Crimée, où il réside, dans la charmante ville de Yalta, en bord de mer. Tsarev a encore beaucoup de partisans en Ukraine, et c’est le chef de l’opposition au régime de Kiev.

 

Israël Shamir : Oleg, vous avez suivi l’histoire de Joe Biden depuis ses tout débuts. Biden n’est pas le seul politicien démocrate impliqué dans les réseaux de corruption ukrainiens, n’est-ce pas ?

Oleg Tsarev : Certes, Jonh Kerry, le secrétaire d’État sous l’administration Obama était son associé dans cette affaire crapuleuse. Mais Joe Biden était le numéro un.

Pendant la présidence d’Obama, c’était le proconsul US pour l’Ukraine, et il a trempé dans plusieurs affaires de corruption. Il a autorisé le transfert de trois milliards de dollars pris au contribuable US en faveur du gouvernement issu du coup d’État en Ukraine ; cet argent a été volé, et Biden a raflé une grosse part du butin. Le contribuable américain et le client ukrainien ont été floués au profit d’un petit groupe de corrupteurs, américains et ukrainiens. Et cela relève aussi de l’histoire du régime de Kiev et de sa dépendance envers les États-Unis et le FMI.

L’Ukraine a quelques gisements de gaz naturel, de taille moyenne, qui suffisent aux besoins de la consommation domestique. Le coût de production est relativement faible, et les Ukrainiens s’étaient habitués à payer des sommes symboliques pour leur approvisionnement. Ce gaz était tellement bon marché que l’Ukraine pouvait fournir du gaz gratuit pour le chauffage et la cuisine à tous ses foyers, exactement comme la Libye. Malgré les prix faibles au détail, les firmes (comme Burisma) faisaient de très gros bénéfices à peu de frais.

Après le putsch de 2014, le FMI avait demandé une hausse des prix du gaz, pour le consommateur local, au niveau des standards européens. Et le nouveau président Petro Poroshenko avait accédé à cette exigence. Les prix flambaient. Les Ukrainiens se sont vus forcés à dépenser des sommes astronomiques pour se chauffer et se nourrir. Et les profits faramineux atterrissaient dans les coffres des firmes gazières. Au lieu d’augmenter leurs redevances ou de baisser les prix, le président Poroshenko demandait aux firmes gazières de le payer lui ou de financer ses projets. Il disait qu’il avait su gérer la flambée des prix, signifiant par là qu’il devait être considéré comme un partenaire.

La firme Burisma a dû payer le fruit de ces extorsions au président Poroshenko. Alors son fondateur et propriétaire Mr Nicolai Zlochevsky a décidé d’inviter certains Occidentaux importants au conseil directeur, en espérant que cela mettrait un frein aux appétits de Poroshenko. C’est ainsi qu’il avait fait rentrer le fils de Biden, Hunter Biden, John Kerry, et l’ex-président polonais Kwasniewski ; mais cela ne lui a servi de rien.

Poroshenko était furieux de voir le veau gras lui échapper, et il demanda au procureur général Shokin d’ouvrir une enquête sur Burisma, sûr que certaines irrégularités allaient être découvertes. Le procureur Shokin découvrit immédiatement que Burisma avait payé ces « stars » entre 50 et 150 mille dollars par mois chacun, simplement pour figurer sur la liste du bureau exécutif. C’est illégal, selon le code des impôts ukrainien ; impossible de faire reconnaître ces transferts au titre des dépenses légitimes.

C’est à ce moment que Biden père entre en scène. Il appelle Poroshenko et lui donne six heures pour en finir avec cette accusation contre son fils. Autrement, le milliard de dollars des contribuables américains n’atterrirait plus dans les poches des corrompus ukrainiens. Zlochvsky, le propriétaire de Burisma, allonge une belle récompense à Biden pour cette conversation ; il reçoit alors entre trois et dix millions de dollars, selon différentes sources.

Le procureur Shokin répond qu’il ne peut pas clore l’affaire en six heures ; alors Poroshenko lui retire le poste, et installe Mr Lutsenko à sa place. Lutsenko souhaitait enterrer l’affaire Burisma, mais il ne pouvait pas non plus régler la chose en une journée, ni même en une semaine. Comme nous le savons, Biden ne pouvait plus refermer le piège : en parlant de la pression qu’il avait mise sur Poroshenko, il s’accusait lui même. Pendant ce temps là, Shokin fournissait la preuve que Biden avait fait pression sur Poroshenko pour le faire évincer, ce qui se confirmait à présent. La preuve en question a été fournie aux avocats US dans le cadre d’une autre affaire, l’affaire Firtash.

 

L’affaire Firtash, de quoi s’agit-il ?

Les démocrates voulaient mettre la main sur un autre oligarque ukrainien, Mr Firtash, pour lui faire avouer, sur le territoire américain, qu’il avait soutenu illégalement la campagne de Trump, au profit de la Russie. Firtash fut arrêté à Vienne en Autriche ; là il dut affronter une procédure d’extradition demandée par les États-Unis. Ses avocats plaidèrent que c’était une affaire purement politique, et ils firent valoir la démission forcée de Shokin à l’appui de leurs arguments. C’est pour cette raison que la preuve fournie par Shokin n’était pas facile à retourner, même si Shokin l’avait voulu, et il ne le voulait pas. Il avait aussi affirmé sous serment que les démocrates avaient fait pression sur lui afin de faciliter l’extradition de Firtash aux États-Unis, alors même qu’il n’avait pas de position personnelle sur cette question purement américaine. Il semble que Mrs Clinton est convaincue que les fonds de Firtash avaient aidé Trump à gagner les élections, chose hautement improbable.

 

À propos de Burisma et de Biden : qu’en est-il de ce milliard de dollars d’aide que Biden aurait pu donner ou garder pour lui ?

C’est de l’argent de l’USAID, le principal canal par lequel les US acheminent leur « soutien à la démocratie ». Le premier milliard était parvenu en Ukraine en 2014. Cette opération avait été autorisée par Joe Biden, tandis que pour l’Ukraine, les papiers étaient signés par Mr Turchivov, « président en acte ». La constitution ukrainienne ne reconnaît pas ce titre, et Turchinov, le « président en acte » n’avait aucun droit à signer le moindre document financier ou légal. Aussi, tous les documents signés par lui, de fait, n’avaient aucune force légale. Malgré cela, Biden avait contresigné les documents signés par Turchivov, et attribué l’argent à l’Ukraine. Puis cet argent avait été subtilisé, par les démocrates et leurs partenaires ukrainiens.

Il y a deux ans (donc déjà sous la présidence de Trump), les US avaient commencé à enquêter sur l’attribution des trois milliards de dollars, alloués successivement en 2014, 2015 et 2016, soit un milliard par an. L’enquête dévoilait que les documents avaient été falsifiés, que l’argent avait été transféré en Ukraine, et dérobé. Les enquêteurs traquèrent chaque paiement, découvrirent où était passé l’argent, où il avait été dépensé, et comment il avait été détourné. Résultat, en octobre 2018, le département de Justice des États-Unis lança une procédure pour « abus de pouvoir et détournement de l’argent des contribuables américains ». Parmi les inculpés, se trouvaient deux ministres ukrainiens des finances consécutifs, Mrs Natalie Ann Jaresko, qui avait été en poste entre 2014 et 2016, Mr Alexander Daniluk, en poste de 2016 à 2018, et trois banques américaines. L’enquête fit que l’USAID cessa d’émettre des subventions à partir d’août 2019. Comme l’a dit Trump, maintenant les États-Unis ne lâchent plus de pognon, et n’imposent plus la démocratie aux autres. L’argent avait été alloué en violation flagrante de la loi américaine. Il n’y avait pas eu d’évaluation des risques, ni de rapports d’audits. Normalement l’USAID, quand elle permet les versements en liquide, prépare toujours un lot substantiel de documents officiels. Mais dans le cas de l’Ukraine, les milliards avaient été livrés sans la moindre attestation.

C’est le procureur général US qui avait signé personnellement l’ouverture de la procédure sur le détournement des fonds de l’USAID. Ces questions étaient tout à fait brûlantes. Sam Kislin apparaissait au cœur de l’enquête. C’est un bon ami et associé de Giuliani, l’avocat de Trump et ancien maire de New York. Kislin est bien connu à Kiev, et j’ai beaucoup d’amis qui sont des amis de Sam. J’ai suivi sa progression, parce que certains de mes amis ont été arrêtés aux États-Unis, ou interrogés en Ukraine. Ils m’ont renseigné sur tout ça. Il apparaît que Burisma ne constitue qu’une petite partie visible dans le scandale, la pointe de l’iceberg. Si Trump poursuit, et se sert de ce qui a vraiment été débroussaillé puis fouillé, c’est tout l’État-Major du parti démocrate qui va s’effondrer. Ils ne vont pas pouvoir affronter les élections. Je n’ai pas le droit de donner des noms, mais croyez-moi, ce sont les fonctionnaires les plus haut-placés du parti démocrate qui sont mouillés jusqu’au cou.

Poroshenko s’en rendait bien compte ; il avait donné l’ordre de faire déclarer Sam Kislin persona non grata. Une fois que le vieux monsieur (il a plus de 80 ans) s’est présenté à l’aéroport de Kiev, il n’a pas été autorisé à entrer dans le pays, il a passé la nuit en garde à vue, et s’est vu renvoyer aux États-Unis par avion le lendemain. Poroshenko s’était donc allié totalement au camp Clinton.

 

Et le président Zelensky ? Echappe-t-il à l’influence des Démocrates clintoniens ?

Si c’était le cas, il n’y aurait eu aucun scandale autour du coup de fil de Trump. Comment les Démocrates ont-ils eu vent de ce coup de téléphone et de son contenu supposé ? La version officielle dit qu’il y avait un homme de la CIA, un « lanceur d’alerte », qui avait informé les Démocrates. Ce que cette version ne clarifie pas, c’est où se trouvait ce mouchard au moment de l’appel. Je vais vous le dire : il a été repéré à Kiev, et il était présent lors de la conversation, aux côtés du président ukrainien Zelensky. Cet individu était (peut-être) un agent de la CIA, mais c’était aussi un associé très proche de George Soros, et un responsable ukrainien de haut rang. Il s’appelle Alexander Daniluk. C’est aussi celui sur lequel débouchait l’enquête de Sam Kislin et du département de Justice, et il était le ministre des finances ukrainien à l’époque ; c’est lui l’agent du détournement de trois milliards des dollars bien aimés du contribuable américain. Le département de Justice a émis un ordre de capture. Naturellement, c’est un homme personnellement dévoué à Biden, et aux démocrates en général. Je n’accorderais aucune confiance à sa version sur le coup de téléphone incriminé.

Daniluk était censé accompagner le président Zelensky lors de sa visite à Washington ; mais il avait été informé qu’il y avait une commission rogatoire pour le faire arrêter. Il resta donc à Kiev. Et bientôt, l’affaire du coup de fil éclata, dévastatrice. L’administration Zelensky enquêta et conclut que la fuite provenait de Mr Alexander Daniluk, qui est connu pour ses relations étroites avec George Soros et avec Mr Biden. Alexander Daniluk se retrouva poursuivi (cependant il n’a reconnu aucune culpabilité et il a affirmé que la fuite provenait de son ennemi juré, à la tête du bureau de l’administration présidentielle, Mr Andrey Bogdan, censé avoir piégé Daniluk).

Ce n’est pas le seul cas de corruption en lien avec les US, en Ukraine. Il y a Amos J. Hochstein, un protégé de l’ancien vice-président Biden, qui avait servi sous l’administration Obama comme assistant du secrétaire d’État aux Ressources énergétiques. Il s’accroche toujours à l’Ukraine. De concert avec le citoyen américain Andrew Favorov, le député directeur de Naftogas, il avait organisé des « importations de gaz en retour » vers l’Ukraine. Dans ce schéma, le gaz russe est acheté par des Européens puis revendu à l’Ukraine avec une marge merveilleuse. En réalité, le gaz provient directement de Russie, mais les paiements passent par Hochstein. C’est beaucoup plus coûteux que d’en acheter directement à la Russie, la population ukrainienne paye, tandis que la marge, ce sont Hochstein et Favoroy qui la collectent. Maintenant, leur plan consiste à importer du gaz liquéfié des États-Unis, à un prix encore plus élevé. Encore une fois, le prix sera acquitté par les Ukrainiens, tandis que les bénéfices iront à Hochstein et Favorov.

Dans toutes ces entourloupes, il y a des gens à la solde des Clinton et des agents secrets qui sont pleinement intégrés dans le Parti démocrate.

Ancien patron de la CIA, James Woolsey figure désormais au bureau directeur de Velta, qui produit du titanium ukrainien. Woolsey est un néo-con, membre du Project for the New American Century (PNAC), la boîte à idées pro-israélienne, qui a poussé sans relâche à la guerre contre l’Irak. C’est le barbouze démocrate type, qui maintenant tire profit des gisements de minerais ukrainiens.

L’une des plus belles histoires de corruption ukrainienne a rapport avec Audrius Butkevicius, ancien ministre de la Défense, entre 1996 et 2000, membre de la Seimas, le parlement de la Lituanie post-soviétique. Mr AB est réputé travailler pour le MI6, et c’est maintenant un membre notoire de l’Institute for Statecraft, qui est un faux-nez pour la propagande de l’État profond impliqué dans les opérations de désinformation, dans la subversion du processus démocratique et la promotion de la russophobie assortie de l’idée d’une nouvelle guerre froide. En 1991 il commandait les tireurs d’élite qui ont abattu les manifestants lithuaniens. Ces meurtres avaient été attribués aux forces armées soviétiques, et le dernier président soviétique, Mikhail Gorbatchev, avait ordonné immédiatement le retrait de ses troupes loin de la Lituanie. Mr AB était devenu le ministre de la Défense de cette nation indépendante. En 1997, l’honorable ministre « avait requis 300 000 dollars US, extorqués à un cadre âgé d’une firme pétrolière en difficulté en échange de son assistance pour obtenir l’arrêt des poursuites pénales concernant les dettes étendues de la firme », selon le langage des arrêts de la cour. Il avait été arrêté lors de la réception de sa commission, et avait été condamné à cinq ans de prison, mais un homme aussi qualifié n’avait pas pourri longtemps en prison.

En 2005 il avait à nouveau commandé les tireurs d’élite qui avaient tué des manifestants au Kirghizstan ; en Géorgie il avait déjà récidivé en 2003 pendant la Révolution des roses. En 2014 il en avait fait autant à Kiev, et ses snipers avaient abattu une centaine de personnes, entre manifestants et policiers. Il avait été amené à Kiev par Mr Turchinov, celui qui s’était auto-proclamé « président en acte » et qui avait contresigné la subvention d’un million de dollars pour Joe Biden.

En octobre, le nom de Mr AB a refait surface. Les entrepôts militaires de Chernigov avaient pris feu ; des milliers d’obus stockés là pour combattre les séparatistes y avaient été détruits par le feu, disait-on. Et ce n’était pas le premier incendie de ce type : le précédent, également énorme, avait mis le feu aux entrepôts de l’armée ukrainienne à Vinnitsa en 2017. Au total, douze monstrueux incendies s’abattant sur des arsenaux militaires en quelques années. Juste pour 2018, les dégâts dépassaient les deux milliards de dollars. Lorsque le procureur militaire en chef d’Ukraine Anatoly Matios enquêta sur les incendies, il découvrit que 80 % des armes et des obus manquaient, dans les entrepôts. Ils n’avaient nullement été détruits par le feu, ils ne se trouvaient pas là à ce moment.

Au lieu de servir à abattre les Ukrainiens de langue russe de Donetsk, l’armement lourd avait été embarqué depuis le port de Nikolaev vers la Syrie, pour approvisionner les rebelles islamiques et Daech. Et l’homme qui avait organisé cette opération colossale était notre bon Mr AB, le vieux combattant pour la démocratie au profit du MI6, agissant de mèche avec le ministre de la Défense Poltorak et avec Mr Turchinov, l’ami de Mr Biden. Certains disent que Mr Matios aurait reçu dix millions de dollars pour son silence.

Les pertes ont été supportées par le peuple ukrainien, et par les contribuables américains, tandis que les bénéficiaires étaient l’État profond, cette chose qui n’est probablement qu’un autre nom pour l’imbrication toxique entre barbouzes, médias et politiciens.

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