Ce dimanche 9 février 2014, le peuple suisse a exprimé son avis sur plusieurs sujets, dont celui de l’immigration. L’initiative « Contre l’immigration de masse » a pour objectif de redonner les pleins pouvoirs à la Suisse en matière d’immigration. Elle a été acceptée de justesse par les votants. La veille du vote, le journal Le Point publiait un article injurieux à l’égard de la population suisse [1].
Dans son article paru à la veille de la votation, le journal français qualifie l’UDC, seul parti d’importance à avoir soutenu l’initiative, d’« extrême droite ». Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce journal fait preuve de paresse intellectuelle et simplifie les choses de manière douteuse. L’UDC est un parti moralement conservateur, économiquement libéral et souverainiste. On peut également estimer qu’il a un caractère nationaliste. C’est le parti le plus représenté au Conseil national avec 54 sièges sur 200. Il regroupe des personnalités aussi diverses qu’Oskar Freysinger ou Dominique Baettig. L’UDC est également un parti représenté au gouvernement par un Conseiller fédéral. Qualifier le parti le plus important de Suisse d’extrême droite dénote un manque de rigueur et un jugement de valeur similaire à celui qui est appliqué au Front national.
Selon Le Point, l’hostilité vis-à-vis des étrangers est d’autant plus incompréhensible que le pays se porte économiquement bien. En somme, les Suisses n’auraient pas le droit d’approuver des mesures de régulation de l’immigration en raison de la meilleure situation économique de leur pays par rapport à celle des voisins de l’Union européenne, sous peine de passer pour de dangereux racistes. Le raisonnement est un peu tordu. Le journal se paie même le luxe de traiter les Verts tessinois, parti classé à gauche de l’échiquier politique, de xénophobes. Leur seul crime est d’avoir approuvé l’initiative dans un canton qui connaît une forte tension au niveau du marché du travail, provoquée par une concurrence accrue des ressortissants italiens qui viennent y travailler en masse.
Ce journal, dont l’un des chroniqueurs n’est autre que Bernard-Henri Lévy, se garde bien de qualifier le gouvernement israélien d’extrême droite. Lorsqu’on prend conscience du traitement infligé à la population palestinienne ou aux migrants africains en Israël, il devient évident que Le Point pratique une inversion totale des valeurs. Il n’a aucun scrupule à stigmatiser la majorité du peuple suisse simplement parce qu’il exerce son droit de vote sur des questions cruciales alors que dans le même temps, il omet de remettre en question la politique étrangère du gouvernement français, qui s’illustre par sa complaisance envers le gouvernement de Benyamin Netanyahou.
Pour rappel, voici ce que Jean-Marie Le Pen déclarait dans un entretien accordé à E&R [2], à propos de cette initiative :
« J’approuve totalement l’initiative “Contre l’immigration de masse”, regrettant qu’une telle initiative ne puisse être mise en œuvre en France, ligotée dans les structures contraignantes et immigrationnistes de l’Union européenne. L’immigration de masse ne va pas manquer de s’aggraver dans les années qui viennent, en corrélation avec les bouleversements géopolitiques, nés de la surpopulation mondiale et de l’augmentation de la pauvreté et de la misère dans le monde. »
Et voici l’avis d’Alain Soral [3] :
« Je trouve normal qu’une nation souveraine puisse décider de sa politique migratoire, et ce en fonction de l’intérêt de son peuple. La Suisse a la chance de ne pas être dans l’Union européenne et d’avoir encore ce pouvoir régalien. Il est normal et même vital pour elle qu’elle en use, et nous, Français, ne pouvons que la comprendre et l’envier, même si une telle politique patriote porte atteinte aux avantages de quelques milliers de frontaliers, dont ma propre mère qui, habitant Annemasse, travailla à Genève une bonne partie de sa vie… »
Ces deux fortes personnalités subissent en France la même diabolisation par l’appellation « extrême droite ». En réalité, la presse institutionnelle française octroie ce qualificatif à tous ceux qui s’opposent de manière réelle au système politique en place et à l’Universalisme maçonnique. Le jour où Le Point sera capable de poser des questions pertinentes et subversives, son avis pourra être pris en compte. Ce n’est pas demain la veille…