« C’est un film de paix. L’Apôtre devrait être projeté à des chrétiens et à des musulmans, et dans des lieux de culte. Je suis une réalisatrice catholique et j’ai collaboré avec des acteurs musulmans. J’ai essayé de faire un film qui permette une vraie ouverture vers l’autre et vers la différence », explique la réalisatrice Cheyenne Carron, désabusée.
En effet, sur intervention du ministère de l’Intérieur, les projections de son film ont successivement été déprogrammées depuis les attentats du début du mois janvier. Ainsi la séance de son film prévue le 23 janvier à Nantes a été annulée à la suite de pressions de la DGSI (Direction générale de la Sécurité intérieure), qui a invoqué « une provocation envers la communauté musulmane » et des « risques d’attentats », comme pour entretenir un climat de terreur auprès de la Fédération des associations familiales catholiques de Loire-Atlantique, qui organisait la projection. Le 12 janvier, c’est une séance organisée au cinéma Le Village à Neuilly qui avait été déprogrammée par la préfecture de police.
Sorti le 1er octobre 2014, ce film œcuménique raconte la conversion au catholicisme d’un musulman qui se destinait à être imam. N’ayant pas reçu de financements du Centre national du cinéma, L’Apôtre a été réalisé grâce au mécénat, puis a été diffusé dans une salle à Paris avant de tourner de salle en salle à travers la France. Dans un but pédagogique et de réconciliation, chaque projection a été suivie d’un débat entre les spectateurs et l’équipe du film. Malgré les embûches successives, L’Apôtre a fait l’unanimité auprès du public.
La bande-annonce :