La dissolution de la Ligue de défense juive serait à l’étude dans les hautes sphères de l’État, selon Libération. Si le gouvernement en décidait ainsi, le lobby sioniste en France pourrait appeler à la dissolution d’autres organisations, au premier rang desquelles E&R.
Le 31 juillet 2014 sur RTL, le président de l’UEJF Sacha Reingewirtz a affirmé que si la Ligue de défense juive était dissoute, il devrait en être de même d’Égalité & Réconciliation :
« Qu’on dissolve une organisation radicale comme la LDJ, très bien, mais à ce moment-là, que le gouvernement fasse le travail complètement, et qu’on dissolve aussi toutes les organisations radicales qui se sont illustrées ces derniers jours en incitant des personnes à s’attaquer à des juifs. Et je pense, par exemple, à de nombreuses organisations dont le rôle a été très obscur lors des dernières manifestations qui ont dérivé dans les attaques antisémites. Je pense évidemment au collectif Sheikh Yacine dont les apologies du terrorisme ont été extrêmement nombreuses, je pense à des groupes tels que Égalité & Réconciliation d’Alain Soral, qui ont une audience très forte et qui appellent à la haine du juif en permanence dans leur site Internet. »
Propos qu’il a réitérés à l’identique (tout cela fait bien partie d’une stratégie) sur BFM TV ce 31 juillet :
Avant tout, on peut s’interroger sur la possibilité réelle pour les autorités françaises de dissoudre une organisation qui n’existe pas. En effet, il n’y a pas en France d’organisation (association, entreprise ou autre) enregistrée officiellement sous le nom de « Ligue de défense juive » – autrement dit, la Ligue de défense juive n’a aucune existence juridique.
Mais si la LDJ « n’existe pas », c’est loin d’être le cas d’E&R, et le risque est donc réel d’un piège destiné, sous couvert de lutte contre une milice violente, à frapper par amalgame les authentiques patriotes français, pacifistes et entièrement non-violents... mais antisionistes. Le pouvoir peut en effet tout à fait s’accommoder de groupuscules violents, tant que ceux-ci ne le visent pas, et il l’a d’ailleurs fait pendant des années avec la LDJ. Rappelons que ce groupe s’entraîne au krav maga (combat rapproché) dans « un bâtiment officiel protégé par la police française », comme l’avait rapporté l’émission Complément d’enquête du 20 septembre 2004 :
Ce même rapport très trouble à la police a pu être observé plus récemment par nombre de Français lors des incidents devant la synagogue de la rue de la Roquette le 13 juillet dernier, dont les images ont été diffusées sur Internet. Les membres de la LDJ ont saccagé une rue en s’emparant du mobilier d’un bar dans le but de s’armer contre des manifestants pro-palestiniens. Or, non seulement ces miliciens violents n’ont pas été inquiétés par la police, mais ils ont même bénéficié de sa protection lorsque leurs adversaires ont décidé de charger à leur tour...
Le pouvoir feint donc aujourd’hui de découvrir une milice qui, pourtant, ne date pas d’hier. La liste des agressions dont elle s’est rendue coupable est interminable ; voir à ce sujet notre article « Milices juives en France : à quand la dissolution ? ».
De cette longue série de méfaits, on retiendra notamment l’agression d’Alain Soral par un commando de la LDJ le 28 septembre 2004 dans une librairie parisienne :
On se rappellera également les menaces proférées à l’encontre d’Alain Soral et de Dieudonné par Maxime Benaïm, l’un des leaders de la LDJ, lors de son « hommage » (vengeur) à Ilan Halimi en 2013. Une allocution surréaliste et dangereuse, commentée par Alain Soral dans son entretien de mars-avril 2013 :
C’est d’ailleurs cette profusion de menaces et d’agressions, ni empêchées par les forces de police ni condamnées a posteriori par la justice, qui a généré très récemment la création spontanée de la Gaza Firm, un groupe de supporteurs du Paris-Saint-Germain dont l’objectif est de protéger les manifestants antisionistes en France au cas où la LDJ viendrait les agresser. Un groupe qui défile, lui, en chantant La Marseillaise, ce qui a un peu plus de sens en France que Am Israel Hai...
L’association E&R, de son côté, n’a jamais été condamnée ni même impliquée de près ou de loin dans un quelconque fait de violence. Son objectif, comme le dit son slogan, est la « réconciliation nationale », c’est-à-dire l’apaisement des tensions par l’union des patriotes, et ce quelles que soient leurs appartenances ethniques ou religieuses. Alain Soral, président de l’association, avait même rappelé, lors de l’Assemblée générale de 2013, le refus clair et définitif par E&R du militantisme violent :
Notons au passage que le NPA de Besancenot, lui, ne semble menacé d’aucune dissolution. Ce parti a pourtant appelé directement à manifester le 26 juillet malgré l’interdiction de la préfecture. Surtout, et plus grave encore, c’est lui, avec toutes les officines trotskystes, qui manipule les populations de banlieue en encourageant le communautarisme, la haine de la France et la sous-culture « islamo-racaille ». Les casseurs qu’on a vus récemment s’attaquer aux forces de police sont bien le fait du NPA, qui mène un travail de destruction de la nation qu’E&R tente justement de contrecarrer, non pas par la violence mais par la métapolitique et la réinformation (notamment sur l’histoire et les origines de l’antiracisme institutionnel, ou encore sur l’antisionisme de façade de l’extrême gauche).
Pour le lobby sioniste en France, peu importe : E&R doit être empêché de faire son travail de réconciliation. Objectif : convaincre l’opinion que la résistance au sionisme en France est violente et doit être dissoute. Que le président de l’UEJF puisse se permettre de mentir comme un arracheur de dents en affirmant qu’Alain Soral et E&R « appellent à la haine du juif en permanence sur leur site Internet » montre que les officines de ce genre ne reculeront devant aucune manipulation pour arriver à leurs fins.