Non, cette Causette là n’inspire pas la pitié, et si elle nous tire quelques larmes, c’est plutôt par la pauvreté de son article et le niveau toujours plus bas que nous offre le journalisme officiel, et davantage encore lorsque ce journalisme officiel s’affiche militant.
Causette, journal créé en 2009 par les Éditions Gynéthic (ça ne s’invente pas), est un mensuel féministe engagé, et donc de gauche (on préfère dire gauchiste chez nous, pour éviter la confiscation du terme de gauche par ces social-traîtres). Quelle originalité !
Et comme bien souvent, ce féminisme est l’oeuvre d’un homme, Gregory Lassus-Debat, qui a flairé le filon d’un « féminisme décalé ». Décalé, puisqu’il faut toujours inventer de nouveaux concepts, parfaitement vides, mais permettant de refourguer une énième fois la même camelote, éternellement repackagée par des petites mains serviles du marketing et de la communication.
Le ton se voulant « décalé », on y frôle certaines limites, comme en juin 2013 celle de la complaisance sexiste à l’égard de la pédophilie féminine... En novembre de la même année, à vouloir tordre le féminisme pour lui donner un faux air de nouveauté, le journal Causette se prend les pieds dans le tapis d’autres féministes, moins cools, qui défendent leur chasse gardée et accusent le mensuel de « putophobie », de « sexisme », « d’incitation au viol » et même de « racisme. » ! Ha, éternelle querelle de chapelle ! Ou plutôt, peut-être, guerre de positions...
Et puis, entre deux conflits d’une rédaction et d’un patron qui s’écharpent, c’est le redressement judiciaire en avril 2015. On parle de mauvaise gestion humaine et financière. C’est à croire que les bons sentiments et la générosité affichée d’idiotes du tertiaire et de leur patron n’empêchent pas rapports de force, petits coups bas et violences au travail...
Causette s’est donc intéressé dans sa livraison hors-série de cet été 2015 à la « complosphère d’Alain Soral ». Sujet très à la mode qui apportera le frisson estival à ses lectrices dont la consensualité doit égaler l’inculture. Tout l’attirail y est : complotisme, national-socialisme, témoignages de Adam, Pierre-Louis, Laurent, Pierre et Loïc sous prénom modifié (tiens pas de Ahmed, c’est curieux), censure, brutalités, racisme et bien sûr l’inévitable antisémitisme. C’est un sans-faute.
Deux « experts » ferment le ban, Bruno Fay et Fabrice d’Aldeima. L’un a enquêté des mois sur la complosphère pendant que l’autre est un spécialiste de la propagande et de la manipulation. Tiens, comme Causette !