Partie 1 :
Partie 2 :
Retranscription
Moi-même et les frères, nous avons déjà suffisamment expliqué les raisons de notre présence en Syrie : pourquoi nous sommes intervenus, quand est-ce que nous sommes intervenus, qui est intervenu avant nous, comme quoi nous étions les derniers à être intervenus, quelle est la nature de la bataille là-bas, comment les données de terrain ont changé, quelle était la situation en Syrie dans un premier temps, et plus tard comment les choses ont évolué… En fait, même les insurgés, les révolutionnaires, les opposants – appelez-les comme vous voulez – disent eux-mêmes que leur mouvement a été volé (détourné). Ce n’est pas moi qui le dis, c’est eux. Le mouvement initial a été détourné. Devons-nous donc discuter de ce qui s’est passé depuis le début ? Eh bien d’accord, nous considèrerons les choses telles qu’elles étaient au départ et débattrons pour savoir qui avait raison et qui avait tort. Mais laissons cela de côté (pour le moment) parce que nous sommes les enfants de l’instant présent. Maintenant, qu’est-ce qui se passe actuellement en Syrie ? Comment évaluez-vous ce qui se passe actuellement en Syrie ?
Que personne ne fasse de la « prose arabe » (de la littérature). Soyons concrets. Parlons de la réalité du terrain. Que personne ne parle d’illusions. Parlons des faits, de la réalité du terrain et des données réelles. J’espère que lorsque nous débattons de la question syrienne, nous ne reviendrons pas systématiquement au tout début des événements. Ô mes frères ! Le maximum qu’on puisse faire en évaluant ce qui s’est passé au début des événements est de dire qu’untel ou untel avait tort. Eh bien, (vous dites que) nous avions tort : supposons que nous ayons eu tort (dans les premiers moments). Mais quelle est la situation aujourd’hui ? Maintenant, c’est vous qui avez tort. N’est-ce pas ? Eh bien, au début, vous aviez raison et nous avions tort. Mais maintenant c’est nous qui avons raison et vous qui avez tort. Parlons donc de la situation actuelle. Quant à rendre des comptes sur ce qui s’est passé au début, de qui avait raison et de qui avait tort – qu’il s’agisse de nous ou de vous – dans ce monde ou dans l’autre, c’est Dieu qui fera les comptes. Mais à cet instant présent, considérons les données actuelles internes en Syrie, les données actuelles régionales au sujet de la Syrie, les slogans de guerre contre la Syrie qui ont été révélés, les nationalités qui sont devenues manifestes en Syrie, les objectifs qui n’ont pas besoin de preuves, les conduites, les actions (des uns et des autres) et les menaces que représente la situation interne en Syrie.
Il y a quelque chose de trompeur dans les termes utilisés actuellement au Liban, lorsqu’il est question de menace pour les minorités. Non, cette tendance takfirie ne constitue pas une menace pour les minorités (seulement), elle constitue une menace pour tout ce qui est différent d’elle. Soyez bien attentifs, ils ne sont pas une menace seulement pour ceux qui sont différents d’eux sur le plan idéologique. Une personne peut avoir la même idéologie qu’eux, être un takfiri comme eux et appartenir à Al-Qaïda comme eux, mais être dans une autre organisation (et donc être menacé par eux). N’avez-vous pas entendu parler des combats entre l’État islamique d’Irak et du Levant et le Front Al-Nosra ? Pourtant, les deux organisations sont takfiries, toutes deux appartiennent à Al-Qaïda, toutes deux font allégeance à un même chef, Ayman Al Zawahiri. Toutes deux appartiennent à une même école et à un même fondateur, toutes deux ont les mêmes usages et les mêmes objectifs. Le Front Al-Nosra vient d’apporter quelques modifications à ses discours, mais cela est lié à Genève II, etc. Eh bien, n’entendez-vous pas, ne voyez-vous pas comment ils se traitent mutuellement ? Comment ils s’entretuent, capturent leurs femmes respectives, répandent le sang des uns et des autres, se volent mutuellement leurs richesses et leurs biens…
Je ne parle pas là de minorités. Je ne parle pas du reste des sunnites qui constituent le corps principal de cette nation (islamique). Je parle de ceux qui appartiennent à une même pensée, obéissent à un même chef, sont dans une même école et sous une même allégeance – selon leurs propres termes. Ils ont le même projet et les mêmes objectifs. Voilà ce qu’ils font. Est-ce que vous avez besoin de preuves ? Nul besoin de preuves. Ils se filment et diffusent tout sur Internet, mes chers amis. Vraiment, est-ce que tu es allé voir tout ça de tes propres yeux ? Non, wallah je les ai pas vus en vrai, mais j’ai vu tout ça à la télévision. A-t-on besoin d’autres preuves ?
À la lumière des données actuelles, il est clair que ce qui se passe aujourd’hui en Syrie constitue une menace pour le peuple syrien, pour la majorité du peuple en Syrie. À ceux qui nous disent « vous tuez le peuple, vous combattez le peuple », (je demande) : qui est en train de tuer le peuple ? Qui est en train de combattre le peuple ? (Ce qui se passe en Syrie) constitue une menace pour tout le Liban, toute la région, pour la cause palestinienne et pour les sunnites, de même que pour toutes les autres sectes religieuses, les minorités, et les autres confessions. Toutes, les unes autant que les autres.
(Par exemple), dans l’opération récente contre le village (syrien) d’Adra, les médias ont rapporté que (les takfiris) ont tué des Alaouites et des chrétiens, mais ils ont également tué des sunnites. Ils ont également tué des sunnites. Ce qui se déroule en Syrie ce serait des crimes sectaires ? Non ! La grande majorité des soldats de l’armée syrienne qui ont combattu, qui sont tombés martyrs, qui sont tués, décapités, et dont la poitrine est dépecée appartiennent à l’honorable confession sunnite. Ainsi, la question n’est pas sectaire ou confessionnelle. La réalité est qu’il y a un projet, une mentalité takfirie qui s’attaque à tous ceux qui sont différents d’elle. Que personne ne nous induise dans cette erreur (sectaire) et ne fasse une fausse évaluation de la situation. Je décris fidèlement la réalité.
Eh bien, telle est la situation… Je vais parler en toute franchise et y revenir en conclusion. Je veux dire que cette question, à savoir notre présence en Syrie, indépendamment de l’étendue de notre présence et des exagérations à ce sujet – j’ai déjà évoqué cela en détail dans le dernier entretien (le 03/12/2013), et donc je ne vais pas y revenir – cette question fait actuellement l’objet d’un traitement politico-médiatique particulier, à savoir une incitation systématique, chaque jour et chaque heure. Dans tous les discours, il semble que tout ce qui se passe au Liban est dû à notre présence en Syrie. En logique, on dit qu’ils considèrent comme une cause ce qui n’est pas la cause, et comme une raison ce qui n’est pas la raison. Tout ce qui se passe maintenant au Liban serait causé par la présence du Hezbollah en Syrie. Pourquoi n’y a-t-il pas de gouvernement ? C’est parce que le Hezbollah est intervenu en Syrie ! Pourquoi n’avons-nous pas de loi électorale ? C’est parce que le Hezbollah est en Syrie ! Pourquoi la situation économique est-elle ainsi ? Parce que le Hezbollah est en Syrie ! Pourquoi le tunnel sur la route d’Abu Hayra qui mène à l’aéroport est-il inondé ? C’est parce que le Hezbollah est en Syrie ! Eh bien, pourquoi y a-t-il tel et tel et tel problèmes ? Parce que le Hezbollah…
Bien sûr, cela n’a aucun sens et voilà la preuve : avant que le Hezbollah n’intervienne en Syrie… Parlons en toute logique. Écartons la prétendue raison pour voir ce qui se passait avant. Eh bien avant que le Hezbollah n’intervienne en Syrie, est-ce que nous avions un gouvernement ? Avions-nous une loi électorale ? Les élections parlementaires s’étaient-elles tenues ? La sécurité régnait-elle ? La coexistence au Liban était-elle parfaite ? Le dialogue civilisé était-il de rigueur ? Personne n’attaquait personne ? Personne ne tuait personne ? Il n’y avait pas de takfiris ? Il n’y avait pas de voitures piégées ? Il n’y avait pas d’agressions contre l’armée libanaise ? Il n’y avait aucun problème, n’est-ce pas ? Le Liban était dans des conditions paradisiaques inégalables avant que le Hezbollah n’intervienne en Syrie. Et ce n’est qu’après que le Hezbollah est allé en Syrie que tout cela est advenu, et voilà où nous en sommes. (Ces propos) sont une mystification. Est-ce que si à présent le Hezbollah revenait de Syrie, tout serait réglé ? Qui prétend cela ? Qui prétend cela ? Ce n’est pas vrai.
Il est clair que le but de toute cette pression est de créer un état de confusion au sein du Hezbollah. Mais je veux vous dire ceci : les gars, vous perdez votre temps, vous gaspillez votre argent pour rien, vous éprouvez les nerfs de vos partisans pour rien, vous gaspillez votre souffle pour rien, vous n’allez rien gagner, rien du tout.
Lorsque nous étions engagés dans la Résistance (au Liban), les trois quarts du monde extérieur nous insultaient. (Ils disaient que) nous sommes des terroristes, une organisation terroriste, nous avons été inscrits sur la liste des organisations terroristes, nous avons été combattus, assiégés, quiconque entretenait des relations avec nous était jeté en prison. Mais tout cela n’a rien changé à notre position et à notre conviction.
Et maintenant, je leur dis : quoi que vous puissiez raconter, quoi que vous puissiez dire, quelle que soit la pression que vous exercerez, quelles que soient vos manigances... Cela ne changera jamais notre position en ce qui concerne la Syrie. Parce que la question de la Syrie, de notre point de vue, est une bataille existentielle et pas une bataille de privilèges. Ce n’est pas, comme on dit, une condition (esthétique) de perfection, mais la condition même de notre existence. Et ce n’est pas une bataille existentielle (seulement) pour nous, pour le Hezbollah, c’est une bataille existentielle pour le Liban, pour la Syrie, pour la Palestine, pour la cause palestinienne, et pour tout le projet de Résistance dans la région.
Et c’est pourquoi cette conviction, cette volonté sont absolument inébranlables. Ce n’est certainement pas parce qu’il y a des gens qui ne font rien d’autre du matin au soir que nous insulter, nous insulter, nous insulter... Je demande toujours à certains de nos frères : « Pourquoi vous les écoutez ? » S’il y a quelque chose de nouveau, alors bien sûr nous devons écouter. Mais y a-t-il une obligation religieuse d’écouter leurs (sempiternelles) insultes jour et nuit ? Il n’y a aucune obligation à cela.
Tout cela est vain et ne changera rien. Notre décision est finale, décisive, absolue. Cela ne fera aucune différence – rien ne sera avancé ou retardé.
Dernièrement, ils ont inventé l’histoire des mille martyrs. J’ai déjà dit qu’il n’y a pas de tels chiffres. Ni moi ni personne au Hezbollah ne sommes tenus de fournir des chiffres à quiconque. Si quelqu’un les veut, il n’a qu’à y aller lui-même et compter. Ce n’est pas notre responsabilité.
Eh bien, ils se disent que puisque le Hezbollah récuse nos chiffres, on va lui forcer la main et imposer nos chiffres. Et ils ont monté la campagne des mille martyrs. Ils ont mis des photos de personnes vivantes et en bonne santé (les présentant comme des martyrs). Ils ont inséré des photos de martyrs qui sont tombés dans les combats contre Israël. Maintenant, la campagne est terminée, car ils n’ont pas pu trouver mille martyrs. Ce nombre est fantaisiste.
Mais regardez… Entre parenthèses, c’est vrai que j’aborde ce sujet avec un peu d’humour, mais c’est une chose très grave et très préjudiciable. Eh bien, que tu aies un différend avec quelqu’un, soit, tu peux l’attaquer verbalement et il t’attaque verbalement, tu te moques de lui et il se moque de toi, peut-être même que tu l’insultes et il t’insulte... Mais on n’en vient jamais à s’en prendre à l’honneur des gens (les parents, l’épouse…). En général, nous autres orientaux, nous sommes comme ça. Les Arabes, musulmans ou chrétiens, nous sommes tous comme ça. On ne s’attaque pas à l’honneur. Qu’est-ce que l’honneur a à voir là-dedans ? Sachez que nos martyrs sont notre honneur. C’est compris ? Nos martyrs sont notre honneur. Celui qui s’en prend à eux s’en prend à notre honneur. Que personne ne joue à ce jeu avec nous. Ne touchez pas aux martyrs.
Vous êtes encore en vie et nous sommes encore en vie. Vous avez une langue pour vous exprimer et nous avons aussi une langue pour nous exprimer. Ne touchez pas aux martyrs. Ils ont leur honneur et leur respectabilité. Il est étrange qu’ils exigent que nous respections leurs martyrs, ce que nous faisons, alors qu’ils ne sont pas prêts à respecter nos martyrs, ni les sentiments des familles de nos martyrs.
Quoi qu’il en soit, je vous dis que (votre campagne politico-médiatique) ne peut ni avancer ni retarder quoi que ce soit, même pas sur un point que je tiens à évoquer même si je ne pense pas que ce soit un propos sérieux. Mais (j’en parle) juste au cas où quelqu’un penserait à cela à un moment ou à un autre : il y a quelques jours, j’ai entendu un des députés du 14-Mars (le bloc pro-américain, opposé à celui du Hezbollah) dire : « Que le Hezbollah se retire de la Syrie et on le laissera former le gouvernement qu’il veut. » J’ai vu cette déclaration, mais je n’en connais pas les détails. Donc je ne sais pas s’il y a des conditions supplémentaires. C’est la déclaration qui a attiré mon attention.
Eh bien, notre présence en Syrie vous paraît-elle si importante ? Vous sentez-vous à ce point concernés ? Et alors les gars, si 200, 500, 1 000, 2 000, ou 3 000 d’entre nous sont tués, quel mal cela vous fait-il ? Votre cœur brûle-t-il vraiment pour nous ? Sans blague. Je parle en langage populaire, je parlerai politique ensuite. Votre cœur brûle-t-il pour nous ? Ou est-ce que vous vous réjouissez en disant que nous avons 200, 300, ou 500 martyrs et que le nombre approche rapidement les 1 000 ? Pendant trois jours de suite, vous avez fait défiler ça en bas des écrans (de vos chaînes TV), vous vous en réjouissiez ? Ou est-ce que votre cœur brûlait pour nous ? Si c’est une manifestation d’empathie, soyez-en remerciés. Si c’est de la provocation, vous perdez votre temps.
Quoi qu’il en soit, (ce député) dit que si le Hezbollah se retire de la Syrie, il pourra former le gouvernement qu’il veut. Vous vous faites des illusions, vraiment. Pour nous, la question syrienne n’a rien à voir avec le pouvoir au Liban, le gouvernement du Liban, ou des privilèges au Liban. La question est bien plus vaste, bien plus profonde, bien plus importante et bien plus critique que cela. Et pour ce jeu du pouvoir (au Liban), je rappelle à leurs aînés (leurs jeunes ne le savent peut-être pas et en seront surpris). Je leur rappelle qu’en 2005, on nous a proposé la pleine autorité sur le pays en échange de compromis sur la Résistance, et nous avons refusé tout compromis. C’est parce que lorsqu’une cause majeure est en jeu, la question du pouvoir devient un détail. Nous n’avons jamais cherché à obtenir le pouvoir, jamais. Le pouvoir n’est rien pour nous. Et c’est pourquoi lorsqu’il y a une bataille existentielle, une bataille pour le destin de la nation (islamique), le destin de la région, le destin des lieux saints, que personne ne vienne jouer avec nous le jeu des petits enfants, à savoir le jeu du pouvoir, des portefeuilles ministériels, du gouvernement et que sais-je encore.
Tel est le cadre dans lequel s’inscrit notre présence en Syrie. C’est un cadre stratégique majeur. Ce n’est pas une histoire de rivalités internes, on ne se bat pas en Syrie pour que vous ne nous vainquiez pas au Liban, non. On se bat en Syrie parce que le sort de la Syrie, du Liban, de la Palestine et de l’ensemble de la région est en jeu, ainsi que le sort des lieux saints de cette nation. Nous sommes prêts à discuter de cette vision, nous n’avons jamais refusé le dialogue. Lorsque cette question a été présentée dans l’initiative du Président (du Parlement) Nabih Berri comme l’un des points à évoquer à la table du dialogue, nous avons accepté parce que nous sommes prêts au débat. Venez donc, confrontons nos points de vue sur ce qui se passe en Syrie, voyons quelle est la position juste.
C’est pourquoi j’espère que vous n’allez pas allumer ce flambeau mais nous l’épargner et le mettre de côté. Vous avez beaucoup d’autres questions à aborder : vous avez les armes de la Résistance, n’est-ce pas, vous pouvez en parler en permanence. Mais je vous assure que ce sujet ne vous mènera nulle part.
Cette atmosphère qui pèse sur le pays, ces incitations, ces discours et clameurs élevés qui ne laissent place à aucune opportunité, je suis désolé de vous dire cela à travers l’écran de télévision – à vous et à tous les Libanais qui m’écoutent – mais je veux exprimer des craintes sérieuses. Il apparaît que dans un certain endroit, non pas du (vaste) monde mais de la région… Il apparaît que dans un certain endroit de la région, il y a des gens qui sont arrivés à un stade, du fait de leur colère, de leur rancune, de leur échec et de leurs actes qui se sont retournés contre eux, (où ils) veulent amener le pays à l’explosion. Je suis à la fois inquiet et désolé de devoir vous dire cela. C’est pourquoi nous devons être prudents, et c’est pourquoi j’ai dit qu’il faut cesser toute attaque (même verbale) contre l’armée (l’institution qui assure la cohésion du pays).
Nous devons être prudents parce qu’il pourrait y avoir quelque chose de nouveau dans la région, à savoir que certaines personnes ne voient plus aucun avenir devant eux. Ils pouvaient encore avoir une mince perspective avec l’espoir de remporter la victoire en Syrie. Eh bien épargnez le Liban, soyez patients en ce qui concerne le Liban, mettez l’armée libanaise de côté. Si vous voulez exprimer votre colère, alors faites-le en vous en prenant au Hezbollah, aux alliés du Hezbollah et que sais-je encore.
Mais ces craintes et ces inquiétudes sont dues au fait qu’un certain régime… Dois-je vous dire la première lettre de son nom (l’Arabie Saoudite) ? Il a perdu toutes ses aspirations, il n’a plus aucun horizon, plus aucune possibilité de succès ou de victoire. Il n’y a plus aucun espoir (Amal = « Espoir » en arabe) pour eux bien sûr, quant à nous le Mouvement Amal (allié du Hezbollah) existe toujours, il est dans nos yeux et nos cœurs. Ils ont perdu tout espoir. Et ils entraînent donc les choses vers le chaos (car ils n’ont plus rien à perdre), et donc que le Liban soit ravagé, que tous les pays arabes tombent en ruines, ils n’ont aucun problème à cela. Ils sont dans leurs palais à manger, boire, jouir d’une vie de luxe, voyager, prendre l’air, nager, aller sur leurs yachts. Quelle différence cela fait pour eux qu’il y ait des millions de personnes déplacées vivant dans des camps, ravagés par les inondations, mourant de faim et de froid ? Qu’est-ce que cela change pour eux ? Qu’un, deux ou trois pays soient détruits, quel est le problème (pour eux) ?
Aujourd’hui, je veux tirer la sonnette d’alarme. Il y a quelque chose de nouveau qui exige de la part des responsables libanais, des dirigeants politiques, et également des médias qui jouent un rôle très important… Il y a une situation nouvelle, un danger nouveau qui doivent être pris en compte et exigent de chacun d’entre nous beaucoup de précision et de prudence dans la manière de faire face à ce nouveau stade. Cela exige de l’endurance et de la patience. Il ne faut pas suivre quiconque nous entraîne vers l’explosion. Par conséquent, nous devons tous assumer nos responsabilités.