Nicolas Sarkozy avait prévu de se « payer » Dominique de Villepin, ce jeudi 28 janvier, jour de son 55ème anniversaire. Ce sera la douche froide pour le président français qui s’était constitué partie civile dans le procès Clearstream, affaire dans laquelle il se posait en victime en désignant l’ancien Premier ministre comme coupable d’avoir organisé cette « machination » contre lui. Après trois heures d’audience, ce matin au tribunal de Paris, Dominique de Villepin a été relaxé.
« Je salue le courage du tribunal qui a su faire triompher la justice et le droit sur la politique » a indiqué Dominique de Villepin, dans un brève déclaration accordée aux journalistes, en sortant du Palais de justice. Il doit être le premier surpris de sa relaxe, lui qui hier encore, dans en entretien accordé au quotidien suisse Le Temps, s’attendait à être condamné. Nul doute qu’il n’y aura pas de réconciliation entre l’ancien premier ministre et le chef de l’État, et que cette victoire judiciaire sera l’acte fondateur d’une marche vers la présidentielle de 2012
Nous avons tous en mémoire la déclaration courageuse de Dominique de Villepin, alors ministre des Affaire étrangères sous la présidence de Jacques Chirac, qui avait, devant le Conseil de sécurité d l’ONU, refusé l’engagement de la France dans la guerre en Irak. Un acte de rébellion gaulliste qu’il confirme dans un livre paru cette semaine, Villepin, La verticale du fou , où il va même jusqu’à se comparer à un « chef de réseau » de la Résistance durant l’occupation allemande.
Il ne faut néanmoins pas se tromper. Dominique de Villepin ne sera pas le candidat de l’anti-mondialisme. Mais, s’il est élu président, il saura redonner à la France son véritable rang dans les décisions internationales qui lui reviennent. Un rang qui, depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, est devenu synonyme de soumission aux diktats des intérêts américano-sionistes.
Le Parquet fait appel
« La décision est une décision de nature politique (…) Elle montre qu’un homme, Nicolas Sarkozy, le président de la République préfère persévérer dans son acharnement, dans sa haine plutôt que d’assumer la responsabilité de sa fonction en tant que garant de la justice française », a déclaré l’ancien Premier ministre, à peine annoncé l’appel du parquet.
Le procureur de Paris Jean-Claude Marin, qui a décidé de faire appel, est « sous l’autorité hiérarchique du Garde des Sceaux et du président de la République », a-t-il relevé, ajoutant : « il savait qu’il n’y avait rien dans ce dossier à me reprocher ».
Nicolas Sarkozy « s’enferme dans sa haine ce qui n’est pas, je crois, la vocation d’un président de la République », a aussi déclaré M. de Villepin.
L’ancien Premier ministre a évoqué « un détournement de la fonction présidentielle, un détournement du pouvoir ». « Je regrette que ce spectacle pitoyable soit donné aux Français, je regrette que la justice soit instrumentalisée ».
Sarkozy s’est couché à Davos
Cette semaine sera décidément très mauvaise pour Nicolas Sarkozy qui, lors de son passage au Forum économique de Davos (WEF) hier, s’est littéralement couché dans l’affaire de la liste des comptes de la banque HSBC.
Au sortir d’une entrevue avec la ministre française de l’Economie Christine Lagarde et celui du Budget Eric Woerth, en fin d’après-midi, le chef du Département fédéral des finances (DFF) a pu assurer que la question était réglée. Les autorités de l’Hexagone ont promis qu’elles ne feraient aucun usage de la liste des 130′000 comptes de clients qu’Hervé Falciani avait dérobée à la HSBC à Genève. Cette mesure faisait suite à la décision de la Suisse, quelque jours plus tôt, de suspendre la procédure de ratification de la Convention de double imposition (CDI) négociée l’été dernier entre les deux pays. Malgré les déclarations intempestives de Sarkozy sur le secret bancaire, lors du dernier G20, tous les commentateurs admettent aujourd’hui que la Suisse à gagné le bras de fer qui l’opposait à la France.
Le pire reste à venir pour le président français
L’affaire de « l’attentat de Karachi » pourrait très vite se transformer en un véritable « sarkogate ». Selon nos informations, le nom du président français, qui était à ministre du Budget à l’époque des faits, ressortirait à plusieurs reprises dans le volet suisse de l’enquête, instruite actuellement par la justice genevoise, qui porte sur des versements suspects lors de la vente de sous-marins français au Pakistan.
Pour Nicolas Sarkozy, l’année de ses 55 ans s’annonce difficile.