Le 22 août, le président vénézuélien Nicolas Maduro annonçait une fermeture des frontières entre le deux pays pour une durée « indéfinie ». Le 27 août, le Venezuela a commencé à expulser par centaines les ressortissants colombiens de son territoire.
Leur relation n’a jamais été au beau fixe. Pourtant, c’est un refroidissement sans précédent qui a figé les rapports entre les deux pays. Un affrontement à deux vitesses : alors que les ministres des Affaires étrangères des deux nations ont réaffirmé, jeudi 27 août, leur coopération dans la résolution de la crise frontalière, le Venezuela a commencé à expulser massivement les Colombiens résidents dans le pays.
Tout a commencé le 19 août, lorsque deux hommes à moto ont attaqué à l’arme lourde des militaires de l’armée vénézuélienne, faisant quatre blessés, dont un civil. Ces soldats étaient en opération contre des cartels accusés de contrebande. La frontière entre le Venezuela et la Colombie, longue de 2 219km, est le territoire de groupes de guérilleros, de paramilitaires, de trafiquants de drogue ou d’essence.
Après ce nouvel incident, Caracas avait fermé la frontière qui sépare les deux pays, pour un délai annoncé de 72h. Le président Maduro avait alors qualifié les auteurs de l’attaque de « mafia de paramilitaires qui viennent de Colombie » et avait demandé « toute la coopération des autorités colombiennes pour l’identification des assaillants [...] au cas où ceux-ci seraient passés en territoire colombien ».
La fermeture des frontières avait attisé les tensions, déjà lourdes, qui existent entre les deux nations. Dans une volonté d’apaisement, Caracas et Bogota avaient néanmoins entamé un processus de discussion. Au programme, des sujets de fond pour les deux pays : la contrebande pour le Venezuela et le traitement des ressortissants colombiens pour son voisin. « Nous avons le problème des groupes criminels qui se consacrent au trafic de drogue et à la contrebande, le problème du prix de l’essence et celui du différentiel de change monétaire », a expliqué Maria Angela Holguin, la chef de la diplomatie colombienne.
Après l’échec des négociations, et par mesure de sécurité, le Venezuela a reconduit à la frontière plusieurs centaines de ressortissants colombiens, 1 088 selon le bureau colombien des migrations.