Les chefs d’État venus assister aux funérailles du président vénézuélien Hugo Chavez ont commencé à entrer dans l’Académie militaire de Caracas, devant laquelle des dizaines de milliers de Vénézuéliens en rouge continuaient de faire la queue pour s’incliner devant leur héros.
La plus grande partie de l’imposante esplanade militaire menant au bâtiment blanc à colonnades où va se dérouler la cérémonie était toutefois interdite au public par les militaires. La file d’attente des « Chavistes » souhaitant s’incliner une dernière fois devant le cercueil du leader de la gauche sud-américaine s’étirait sur plusieurs kilomètres de long.
À l’approche de l’Académie militaire, elle était canalisée derrière des barrières métalliques protégées par des militaires, visiblement pour éviter des débordements et garantir la sécurité des chefs d’État étrangers.
Le dirigeant bélarusse Alexandre Loukachenko, a été l’un des premiers à se rendre à l’Académie militaire. Il salué la foule en levant le poing gauche. Plus de 30 chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus à la cérémonie qui doit débuter à 11H00 (15H30 GMT).
Haie d’honneur
Selon une source diplomatique, ils seront invités à former une haie d’honneur près du cercueil de Chavez. Puis sera célébrée une messe. Presque tous les présidents latino-américains ont fait le déplacement, les alliés de l’axe socialiste, comme le Cubain Raul Castro ou le Bolivien Evo Morales, les amis, comme la Brésilienne Dilma Rousseff et son prédecesseur Lula, mais aussi des présidents de droite, comme le Colombien Juan Manuel Santos.
Les présidents de deux pays mis au ban par une grande partie de communauté internationale mais soutenus par Hugo Chavez, l’Iranien Mahmoud Ahmadinejad et Loukachenko, sont venus saluer le leader « anti-impérialiste », qui avait également tissé des liens diplomatiques avec la Syrie de Bachar al-Assad et la Libye à l’époque de Mouammar Kadhafi.
Le prince héritier Felipe présent
Les États-Unis, cibles de prédilection des diatribes enflammées d’Hugo Chavez, et les Européens, n’ont envoyé que des délégations de second rang. À l’exception de l’Espagne, qui, protocole oblige, a dépêché le prince héritier Felipe.
« On est ici pour voir le cercueil. On aurait bien aimé voir les funérailles, mais on les verra à la télévision ce soir ou demain », se résigne Francis Porteloro, 50 ans. La dépouille du président Chavez, exposée dans un cercueil a demi-ouvert, a été vénérée par deux millions de partisans depuis mercredi selon les autorités. Embaumé « comme Lénine », son corps sera exposé au public au moins sept jours de plus.
Vendredi soir, l’ancien vice-président Nicolas Maduro, désigné par M. Chavez comme son dauphin, prêtera serment comme président par intérim. Il « convoquera des élections en temps voulu, dans les 30 jours à venir, en accord avec la Constitution », a annoncé le président de l’Assemblée nationale, Diosdado Cabello.
Infos contradictoires sur le sort de sa dépouille
M. Maduro a fait sensation jeudi en annonçant que le leader sud-américain serait « embaumé » comme les grands révolutionnaires du XXe siècle, Lénine, Hô Chi Minh et Mao Tse Toung et que son corps serait « visible au moins sept jours de plus ». « Nous voulons que tous ceux qui le veulent puissent le voir », a-t-il expliqué. « Il a été décidé de préparer le corps du Comandante, de l’embaumer, pour qu’il puisse être exposé dans un cercueil en verre, et que le peuple puisse l’avoir avec lui dans son musée de la Révolution pour l’éternité », a précisé M. Maduro.