Un article de la rédaction d’Apache
Pendant huit ans, de 1995 à 2003, les services secrets israéliens (Mossad) ont pu écouter, à l’aide de dispositifs d’écoute très sophistiqués, tout ce qui se disait dans le bâtiment « Juste Lipse » à Bruxelles entre les chefs d’Etat britannique, français, allemand, espagnol et autrichien, les ministres et leurs conseillers. L’enquête sur ce cas d’espionnage à grande échelle a désespérément lente et a été complètement bâclé par la Sécurité d’Etat belge ainsi que par le procureur fédéral. Les auteurs sont connus mais ils restent impunis.
Dans le récent rapport du Comité R (pdf), on peut lire noir sur blanc que le Mossad est responsable de l’opération de mise sur écoute qui a eu lieu au cœur des institutions européennes à Bruxelles. Le rapport contient une critique acerbe contre les services de la Sûreté de l’Etat belge, qui a tout sauf efficacement géré l’affaire, ainsi que contre le procureur fédéral qui a témoigné d’une lenteur et d’une indifférence remarquables.
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En cause ? « La firme COMVERSE INFOSYS Ltd [qui] appartiendrait à concurrence de 40% au ministère israélien de l’Intérieur (dont relève le MOSSAD). COMVERSE aurait été mise en cause à propos d’affaires d’écoutes téléphoniques aux États-Unis et aux Pays-Bas, mais sans jamais avoir été condamnée par un tribunal » , explique le Comité R qui précise aussi que la société a changé depuis de dénomination pour s’appeler VERINT.
Dans d’autres pays, un tel scandale d’écoute sur des chefs d’Etat et des personnalités politiques de premier plan aurait provoqué beaucoup d’agitations. Ce n’est pas le cas en Belgique. Les principales conclusions du dernier rapport du Comité R, qui a été publié la semaine dernière, ont à peine été évoquées. Quelques journaux ont relayé le message à travers des brèves et puis c’était fini. Apparemment, personne ne veut mettre en péril ses relations diplomatiques avec Israël à cause de cette affaire.
(PARLEMENTO – INDEPENDENT NEWS AGENCY)