Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, était aujourd’hui à Paris, où il a rencontré François Hollande afin de parler de la situation en Ukraine.
À cette occasion, le quotidien Le Monde a interrogé le VRP de l’Alliance atlantique. La journaliste Nathalie Guibert (qui est passée d’« experte » en faits divers à « experte » en questions de Défense depuis qu’elle a passé un mois à bord d’un sous-marin nucléaire d’attaque en mission) s’est livrée à un exercice d’une rare soumission. Parmi les interrogations de Mme Guibert à son client : « Combien y a-t-il de soldats russes aujourd’hui en Ukraine ? Le président ukrainien, Petro Porochenko, parle de 9 000 hommes ? » ; « Avez-vous noté des mouvements russes autour de Marioupol ? Craignez-vous une offensive dans cette région ? » ; ou encore : « La France doit-elle faire plus et fournir une aide militaire directe ? »
On ne sait pas trop ce que faisait Mme Guibert en 2011 lors de l’attaque contre la Libye ou encore de l’invasion de l’Irak en 2003, mais on peut aisément imaginer la teneur de ses questions aux responsables atlantistes...
Suite à la visite de M. Stoltenberg, une vidéoconférence réunira demain Obama, Merkel, Hollande, Cameron, Renzi et le président du Conseil européen, Donald Tusk, afin d’échanger autour du dossier ukrainien et plus généralement de la « sécurité mondiale ».
L’assassinat du clubber Boris Nemtsov, l’opposant du mois (0,97 % des voix aux législatives de 2007), n’aura pas entraîné la vague d’indignation, manifestations et violences attendue. Et l’« information » selon laquelle il s’apprêtait à faire des « révélations sur l’implication de l’armée russe en Ukraine » n’y change rien.
En plus du calme qui règne sur la ligne de front ukrainienne, il n’en fallait pas plus pour agacer les capitales occidentales, mécontentes de ne pas voir le sang à nouveau couler dans le Donbass. Ainsi, la belliqueuse Albion, via son Premier ministre Cameron, a annoncé piteusement :
« Si le gouvernement russe ne joue pas son rôle dans l’application des accords (de Minsk), nous pensons que de nouvelles sanctions devront être prises ! »
Il reste bien la pilote de l’armée ukrainienne Nadia Savtchenko, qui, d’après La Tribune de Genève, « se meurt en silence dans les geôles du Kremlin » ; mais l’opinion publique occidentale ne semble guère intéressée par cette personne, qui encourt vingt ans de prison pour son implication dans le meurtre de deux journalistes russes en Ukraine.