Parce que 70% des légumes consommés en France sont importés de pays à faible coût de main-d’oeuvre, sur de grandes surfaces et/ou fortement mécanisées.
Un légumier produit deux ou trois légumes différents sur des dizaines voir centaines d’hectares avec des machines pour planter, récolter, éplucher,laver et conditionner chaqu’une des variétés, avec engrais, pesticides et desherbants.
Un maraicher français produits 50 à 80 variétés en rotation annuelle sur quelques hectares avec des obligations ruineuses, les semences du catalogue officiel (interdiction de faire ses propres semences), les traitements bio prohibitifs et limités (voir le mauvais coup du purin d’orties, de l’huile de neem etc), les charges MSA (autant de fonctionnaires de l’agriculture que d’agriculteurs), et 80 heures de travail par semaine pour un SMIC.
Donc, un maraicher bio sur petite surface doit forcement vendre au prix fort en direct consommateur pour s’en sortir, car il est diversifié ce qui est très gourmand en main-d’oeuvre, tandis que le légumier doit forcement emprunter beaucoup au crédit agricole pour s’équiper en machines spécialisées, choisir des variétés hybrides voir OGM, engraisser la terre et traiter chimiquement car il ne peut pas se permettre de louper une production sur un légume à cause de l’enherbement ou d’une attaque parasite, vu qu’il cultive deux ou trois légumes différents seulement (spécialisation).Le légumier produit donc des volumes sur quelque variétés ce qui l’oblige à vendre en gros.Il est donc spécialisé sur les produits, dépendant d’investissements importants et soumis à quelques acheteurs seulement.
Dans les deux cas, le revenu est faible ce qui explique la régression de la production française dans la consommation nationale.
Les terres sont réeconverties en cultures céréalières trés subventionnées (l’arme alimentaire auprès des pays du Sud, minerais et pétrole contre nourriture) ou absorbées par la spéculation immobilière sur le foncier(1 hectare vaut 5000 euros en campagne, 100 000 en constructible).
Lorsque les grands réseaux auront le contrôle production-distribution sans maraichers indépendants (vente directe), les prix grimperont en flêche.