L’armée camerounaise a commencé à déployer d’importants renforts de troupes dans la région de l’extrême-nord, frontalière du Nigeria, pour faire face à la menace des islamistes nigérians de Boko Haram, a déclaré mardi à l’AFP une source policière.
« Le déploiement des troupes a démarré. Dès ce jour (mardi), le dispatching des militaires en direction des zones frontalières a commencé », a affirmé sous couvert d’anonymat un commissaire de police établi dans la région, faisant état de 3 000 hommes envoyés en renfort.
« Dans les réunions de sécurité, il a été fait état de 3 000 hommes au total qui vont être déployés en renfort sur le terrain sur l’ensemble de la région pour contrer les Boko Haram », a-t-il expliqué. « C’est un chiffre significatif puisque le nombre de militaires et gendarmes en poste actuellement dans la région n’atteint pas 1 000 », a-t-il commenté.
Pas de confirmation officielle
Jointe par l’AFP, l’armée camerounaise n’a pas voulu confirmer ces chiffres. « Les soldats sont en train d’arriver par groupes. Les blindés qui seront déployés sur le terrain sont encore en route » vers l’extrême-nord, a assuré un responsable régional de la gendarmerie.
« Nous avons pris des dispositions extrêmement importantes avec du matériel (de guerre) lourd, l’objectif étant de faire face à un éventuel repli des Boko Haram chez nous en cas d’action de l’armée nigériane », a indiqué pour sa part un responsable de l’armée ayant requis l’anonymat.
« Tout ce qui se fait actuellement est collaboration avec le Tchad et le Nigeria. Nous ne pouvons pas en dire plus », a-t-il assuré avant de conclure : « on est en guerre ».
Mardi, un avion militaire a survolé la ville de Maroua, le chef-lieu de la région de l’extrême-nord, a constaté un journaliste de l’AFP.
2 000 km avec le Nigeria
Le déploiement de l’armée camerounais intervient moins de deux semaines après le sommet de Paris du 17 mai consacré à la lutte contre Boko Haram, qui a réuni les présidents nigérian, tchadien, camerounais, nigérien et béninois, ainsi que des représentants des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de l’Union européenne.
La rencontre de Paris avait débouché sur l’adoption d’un plan de « guerre » contre Boko Haram, qualifié de « secte terroriste » et de « menace majeure » pour la région, établissant une large coopération militaire.
Le Cameroun qui partage plus de 2 000 km de frontière avec le Nigeria subit de plus en plus d’attaques ciblées du groupe islamiste armé.
Boko Haram est suspecté d’avoir enlevé 10 Chinois dans la nuit du 16 au 17 mai dans l’extrême-nord du pays.