Revenons à la scandaleuse entrevue de Mahmoud Abbas avec le CRIF et son président Richard Prasquier, ce lundi 27 septembre 2010 à Paris. Il faut dépasser l’indignation (totalement justifiée) et la situer dans un cadre plus large : la centralité du CRIF dans la vie politique française, et ses tentatives de captation d’une partie de la communauté arabo-musulmane de France.
Cette rencontre, sur laquelle nous reviendrons, fait suite à toute une série d’entrevues, toujours « amicales et conviviales » entre les dirigeants du CRIF – pivot et maître d’œuvre du lobby sioniste en France – et divers responsables musulmans ou dirigeants d’associations dites antiracistes, mais qui ont toutes la particularité de ne jamais dénoncer les milices sionistes de France, la politique d’Israël et ses agressions.
Bien entendu, toutes ces associations sont largement subventionnées par le gouvernement sur le plan national, et sur le plan local par la « béquille » de gauche du lobby (PS, PC, etc.). On cherche ainsi à banaliser Israël et son lobby, leur donnant une « respectabilité » alors que le sionisme est de plus en plus délégitimé. Il suffit d’ailleurs de consulter les sites du lobby pour constater à quel point la question de la délégitimation de l’entité sioniste les inquiète. Tout cela est mené au nom du « dialogue » et du « refus d’importer en France le conflit israélo-palestinien ». Ce conflit n’a pas à être importé puisqu’il est déjà, depuis longtemps, au cœur de la vie politique française dont les dirigeants se tiennent au garde-à-vous devant le CRIF. Les exemples sont trop nombreux et bien connus…
La veille de sa rencontre avec Richard Prasquier, Mahmoud Abbas avait déjà dialogué avec des intellectuels sionistes, parmi lesquels : Alain Finkielkraut, Jean-Pierre Elkabbach, l’ex-grand rabbin de France René-Samuel Sirat et la présidente de l’Union des Étudiants Juifs de France (qui font la chasse aux militants antisionistes dans les universités). Aux États-Unis, Abbas s’était entraîné à ce type de « dialogue » avec plusieurs organisations sionistes américaines. Cela confirme, en plus de la servilité d’Abbas, que le CRIF est bien le symétrique de l’AIPAC aux États-Unis, à ceci près que les Américains sont peut-être moins hypocrites que les Français et appellent les choses par leur nom : un lobby, c’est-à-dire un groupe de pression.
Le Parti Anti Sioniste a justement été fondé pour dénoncer et combattre ce lobby que les grands partis politiques font semblant de ne pas voir... Il faut donc passer par le CRIF plutôt que par le Quai d’Orsay pour évoquer le sort de la Palestine à Paris. Les diplomates français patriotes – il en reste encore, tous n’ont pas été kouchnérisés ! – vont certainement apprécier cet abaissement de la politique étrangère de la France !
L’autre constat est l’importance que le lobby sioniste présent en France a acquise. On peut dire qu’il vient juste après l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee, lobby américain pro-israélien). L’opinion française est devenue un enjeu. Malgré ou à cause de l’alignement total de la politique de notre pays sur celle de Tel Aviv, le sentiment antisioniste ne cesse de monter en France, et Richard Prasquier le sait très bien.
Tous les mensonges déversés depuis 60 ans sont largement en train de s’effondrer. De plus en plus, les Français voient la réalité : Israël est un État colonial et raciste qui viole chaque jour tous les principes élémentaires d’humanité. Et cela, dans la plus totale impunité, tant le sionisme mondial s’est emparé de tous les leviers diplomatiques, sans même chercher à le dissimuler. Beaucoup de nos compatriotes s’interrogent.
Pourquoi nos hommes et femmes politiques doivent-ils aller chaque année au dîner du CRIF ? Pourquoi la véritable investiture à la présidentielle est-elle synonyme d’un voyage obligé à Tel Aviv ? Et tant d’autres questions qui finissent un jour ou l’autre par ouvrir les yeux ! D’où la centralité du CRIF, devenu un hyper-ministère coiffant tous les autres. Ce lobby, provisoirement dominant, doit apparaître sur tous les fronts : médias, affaires étrangères de la France, justice, etc. Et par là même, il se démasque chaque jour. Mais sa crainte principale est la rencontre de la communauté arabo-musulmane avec les meilleurs représentants des traditions révolutionnaires et patriotiques de notre pays. D’où cette recherche permanente de « dialogues » en France, pendant que la colonisation se poursuit en Palestine, en attendant la prochaine agression...
Diviser, corrompre, faire croire que l’on peut négocier avec le sionisme à condition qu’Israël et ses lobbies restent intouchables : telle est la stratégie du CRIF, et Mahmoud Abbas s’y est prêté avec complaisance lors de son passage à Paris !
Et si nous étions trop sévères envers Mahmoud Abbas ? Après tout, il a parlé avec le patron (le CRIF) tout en rendant visite à l’employé (le locataire de l’Élysée). Si beaucoup de Français comprennent ainsi qui est le patron et qui est l’employé dans notre pays, cette rencontre aura servi à quelque chose !