Il s’agit d’une manifestation qui a eu lieu à Paris, rapportée par le Times of Israel, mais mon titre [1] vient de Tonia Mohammed. Ce titre est formidable – plein de justesse et droit dans le mille – mais, si vous me le permettez, je vais adopter un ton qui s’apparente davantage à une supplication.
Mes compatriotes juifs, israéliens et les autres, regardez ce qui se passe à Gaza, puis regardez ce qui se passe à Paris et ensuite prenez conscience de votre comportement épouvantable et réfléchissez à ce trait de caractère juif séculaire, ce défaut ethnique si vous voulez, qui fait que nous, juifs, nous allons toujours trop loin.
Nous oublions toujours de regarder dans les yeux de l’autre, où nous verrions qu’il en a assez. Chaque fois, nous nous en apercevons quand il est trop tard.
Plus important encore, vous tous, qui êtes des juifs et des Israéliens simples, ordinaires, des gens parfaitement honnêtes, jetez un regard sur vos dirigeants et activistes, ces grands pontes qui ne se soucient de personne, juif ou gentil, mais qui mettent tellement en danger notre bien-être.
Et pour tous les juifs qui m’écouteraient (avec un peu de chance !), j’ai même imaginé une liste de tâches à accomplir pour démarrer :
faire pression publiquement et immédiatement en faveur de l’abrogation de toutes les lois sur la négation de l’Holocauste et les « crimes de la pensée », en faveur d’une enquête historique libre et complète sur l’Holocauste et sur toute l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et en faveur de l’arrêt de tous les paiements de réparations aux survivants de l’Holocauste ;
faire pression publiquement et immédiatement pour qu’Israël reconnaisse les crimes de 1948, accepte le principe du droit au retour des Palestiniens et entame des pourparlers constructifs avec tout le monde et tout individu sur la façon d’améliorer immédiatement la terrible situation en Israël/Palestine ;
faire publiquement la distinction entre « l’antisémitisme » et la haine du juif (Vous pouvez changer les mots si vous voulez) – l’un étant une opposition légitime à un pouvoir juif violent, l’autre étant une haine aveugle de tous les juifs simplement parce qu’ils sont juifs. Accepter le premier et rejeter l’autre.
Ce n’est vraiment pas suffisant, mais cela pourrait au moins nous donner un point de départ permettant des négociations.
Paul Eisen , juif britannique, est le président de l’association Deir Yassin Remembered. Le jazzman Gilad Atzmon avait essuyé les critiques de la communauté juive, et notamment du journaliste britannique David Aaronovitch, pour avoir relayé en 2005 un essai de Paul Eisen portant sur les travaux du révisionniste Ernst Zündel.
Traduction : Bocage