Depuis quelques semaines, plusieurs attaques visent Kaboul et des responsables afghans. Ainsi, en avril, le ministère de la Défense avait été ciblé, de même que, plus récemment, l’hôpital de l’armée afghane. Et, ce 24 mai, c’est le numéro deux des services de reseignement, le NDS, qui a échappé à une tentative d’attentat suicide contre sa personne. Le directeur de la police de Kandahar n’a pas eu cette chance, le mois dernier : il a été abattu par son garde du corps.
Tous ces éléments, reliés à d’autres de la même veine, laissent supposer que les insurgés mettent en application de nouvelles directives et que, surtout, ils semblent bénéficier de complicités au sein de l’appareil sécuritaire afghan et que certains d’entre eux ont réussi à s’y infiltrer.
Et comme ce blog l’a déjà souligné, le recrutement à marche forcée pour atteindre les objectifs en termes d’effectifs des forces de sécurité afghanes ne fait que faciliter la tâche des insurgés pour noyauter ces dernières. Cela permet à l’insurrection d’obtenir des renseignements, quand ces agents dormants ne passent pas directement à l’acte.
Ainsi, les taliban se ménagent la possibilité de mener des actions plus ciblées, et par conséquent beaucoup plus efficaces pour décrédibiliser politiquement le gouvernement afghan (qui n’a pas besoin de ça, soit dit en passant) et donner l’impression qu’ils peuvent frapper où et quand ils le veulent.
Pour contrer ce phénomène, le général américain William Caldwell, qui dirige l’instruction des forces de sécurité afghane, a mis en place, depuis près d’un an, un programme pour former des agents de contre-espionnage. Mais visiblement, compte-tenu des attaques qui ont récemment eu lieu, il y a encore des progrès à faire…
En revanche, ce qui ne change pas dans la tactique utilisée par les insurgés, ce sont les attaques avec des engins explosifs improvisés et le recours aux enfants kamikazes. Ces derniers, plus faciles à influencer, sont recrutés dans les madrasas pakistanaises et se rendent ensuite en Afghanistan pour se faire exploser de préférence près des troupes étrangères.
Selon des témoignages recuillis par les services de renseignement afghans auprès de jeunes arrêtés, il leur a été dit qu’ils ne risquaient rien et que seuls les gens autour d’eux seraient touchés par l’explosion de leur bombe. Un pré-adolescent de 12 ans s’est ainsi fait exploser, le 1er mai, dans la province de Paktika.