Les révolutions bolivariennes savent tirer partie de la menace américaine pour imposer des régimes de dictature qui ressemblent étrangement au régime impérialiste, dont ils prétendent se défendre. Quelques questions élémentaires suffiraient pourtant à révéler l’imposture intellectuelle que cache un régime prétendument proche du peuple mais pourtant, dans les faits, hostile au peuple qu’il n’a de cesse d’affamer et d’asservir. Comment se fait-il que le Venezuela soit obligé d’importer tous ses biens de consommation et ses produits manufacturés qui sont achetés à l’étranger en devises fortes ? Quelles ont été les conséquences des nationalisations massives dans la petite industrie et l’agriculture décrétées par Chavez en termes de fermeture d’entreprises et de ruine du commerce étranglés par le contrôle des prix ? Maduro prétend que les pénuries sont dues aux accapareurs qui subtilisent les denrées importées pour créer de l’instabilité sociale, alors que le gouvernement contrôle étroitement toutes les importations via ses coopératives. Pour lutter contre la spéculation, le régime a décrété la généralisation des scanners d’empreintes digitales dans les supermarchés, afin de vérifier que les acheteurs ne dépassent pas leur quota de rationnement. Par contre, il n’est pas question de revitaliser la petite industrie par une sorte de NEP comme Lénine avait été obligé de rétro-pédaler après le marasme provoqué par la collectivisation en Russie. La dette en dollars US se porte aussi bien que possible, tant les fonds spéculatifs américains raffolent de la dette à haut rendement dans les pays désemparés par la chute des cours du pétrole. Craignant de voir saisir ses tankers et ses actifs à l’étranger, le gouvernement vénézuélien n’a jamais osé restructurer d’autorité sa dette, préférant payer les intérêts en devises fortes, plutôt que de financer des travaux d’infrastructure indispensables, comme par exemple les réseau d’adduction en eau potable. Dans un pays socialiste proche du peuple, le gouvernement se méfie tellement du peuple qu’il ne lui a jamais donné les moyens de son indépendance économique. Au lieu de développer l’auto-suffisance économique, condition sine qua none de l’indépendance vis à vis de l’Empire, Chavez a préféré vivre de la rente du pétrole que les Etats-Unis lui achetait complaisamment, sachant pertinemment que la manne pétrolière est le meilleur moyen de perpétuer le sous-développement dans les pays ennemis de la libre entreprise.
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