Jean Sarkozy bientôt député ? Le fils du chef de l’Etat, âgé de 23 ans, n’a jamais fait mystère de ses ambitions politiques. Mais celles-ci pourraient se concrétiser plus vite que prévu, du fait de la nomination très contestée d’André Santini, député UMP des Hauts-de-Seine, à la tête de la présidence du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris.
M. Santini vient de renoncer à son siège de conseiller régional. Selon Le Figaro, il devrait en revanche conserver son siège de député, mais ne pas se représenter aux prochaines législatives. Frédéric Lefebvre, le porte-parole de l’UMP, avait bénéficié de 2007 à juin 2009 de son siège de député en tant que suppléant.
Il paraît donc envisageable qu’il brigue la circonscription. "A condition, bien sûr, que Jean Sarkozy ne tente pas de s’implanter dans la circonscription promise par le maire d’Issy-les-Moulineaux au porte-parole de l’UMP", note Le Figaro.
Le porte-parole du parti présidentiel pourrait-il se retrouver en concurrence avec le fils du président ? Interrogé vendredi sur RTL à propos de cette rumeur, Patrick Devedjian, président du conseil général des Hauts-de-Seine (un poste que briguait également Jean Sarkozy), n’a ni confirmé, ni démenti : "Ce sont des supputations, je ne peux pas vous répondre", s’est-il contenté de lancer.
Comme le rappelle Rue89, Jean Sarkozy avait expliqué, à la suite de ses déboires pour la direction de l’établissement public d’aménagement de la Défense (EPAD) : "Dans les années à venir, j’aurai l’occasion de me présenter devant les électeurs. J’ai la passion de l’engagement public en moi, c’est une vocation qui n’a pas été altérée parce qu’elle est inaltérable." Il parlait alors de la présidence du conseil général.
Depuis, le contexte général a incité l’Elysée à lui demander de ne plus faire de vagues. Interrogée par 20minutes.fr, Isabelle Balkany, qui suit de près la carrière de Jean Sarkozy, évoque également des "supputations". Mais rappelle que "si par hasard il se présentait, ce serait une élection et non une transmission". Argument déjà utilisé lors de l’affaire de l’EPAD.
Le fait est que Jean Sarkozy ne peut tenter l’aventure de la députation dans son fief de Neuilly, dont il est conseiller général : Jean-Christophe Fromantin, maire divers droite de la ville et adversaire déclaré du fils du chef de l’Etat, a fait savoir qu’il se présenterait. La circonscription d’André Santini pourrait donc s’avérer une solution de repli utile. A condition que le fils du chef de l’Etat en ait les ambitions et les moyens politiques, dans un département où rivalités et guerres intestines au sein de l’UMP sont le lot quotidien.