C’est en temps de guerre, on le sait depuis le XIXe siècle, celui des grands conflits continentaux, et encore plus le XXe, celui des grands conflits intercontinentaux, que la presse, aux ordres des marchands de canons, ment le plus. La guerre d’Ukraine ne déroge pas à la règle. Avant elle, la guerre de Syrie était un modèle du genre.
« J’entendais, dans les débats ces derniers jours, des gens qui, en quelque sorte, remettaient en cause la menace géopolitique. Le président de la République inventerait la menace russe. Ces gens-là n’ont pas suivi l’actualité, manifestement. » (Macron à Saint-Ouen le 11 mars 2025)
Le Figaro du 7 mars 2025 peut ainsi oser titrer :

Et accréditer le mensonge avec un sondage naturellement trafiqué :
L’activisme du président de la République sur la scène internationale lui permet de sortir de la spirale d’impopularité dans laquelle il s’enfonçait, selon une étude Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro.
Pas de différence avec 1914 : aujourd’hui, la stratégie d’entrée en guerre est noir sur blanc, sans complexes.
Ce vendredi, c’était au tour de François Bayrou de sonner le tocsin sur CNews/Europe 1, quelques jours après un vif débat sur le conflit russo-ukrainien à l’Assemblée nationale. « Le monde de la force de la loi est passé dans un autre monde qui est la loi du plus fort », a alerté le Premier ministre. Comme pour mieux préparer l’opinion publique aux efforts qu’impose cette grande bascule. Pour y parvenir, l’exécutif rejoue la corde rassembleuse de « l’effet drapeau ». Un réflexe de soutien dont Emmanuel Macron avait déjà bénéficié pendant la campagne présidentielle de 2022, alors que la guerre éclatait aux portes de l’Europe.
Grâce à cela, Macron passerait à 43 % d’opinions favorables, ou plutôt de Français qui trouvent qu’il « représente » bien le pays sur la scène internationale. Ce qui fait rire les petits malins et les spécialistes, puisque Macron est hors du coup. Ce qui ne l’empêche pas de se féliciter du fragile accord de cessez-le-feu :
"JE ME félicite..."
Y'a clairement pas de quoi pourtant...
— Barbo (@_BarboDoll_) March 11, 2025
Le président français est hors-jeu dans le Grand Jeu, mais pour les intoxiqués par la presse mainstream, il est au cœur du jeu, presque meneur de jeu ! La réalité du terrain, même en France, est quelque peu différente.
Il monte dans les sondages pic.twitter.com/nMH1ZLa4qm
— VERITY France (@verity_france) March 11, 2025
Et à l’étranger, en ne parlant même pas de la Russie, c’est pire.
Libé vole à la rescousse du paumé avec une couv sur mesure pour toucher de la subv :

Après Le Fig et Libé, Le Monde se hisse sur le podium avec un magnifique :

Le mec est carbonisé chez 90 % des Français, toute la classe politique lorgne sur le trône, même Boris Vallaud !, mais la guerre aurait remis le Président au centre du jeu... Le Monde ne va quand même pas jusqu’à dire que Macron revient en force sur la scène internationale, même s’il joue au grand protecteur des sans-bombe avec sa valoche nucléaire. C’est lui qui tiendrait le sort de l’Europe entre ses mains. Les Anglais aussi, mais leur réponse nucléaire dépend de la bonne volonté américaine.
C’est du côté du Fig qu’on est le plus extatique, d’autant que la menace de guerre se transforme en pépètes : Dassault est un formidable avaleur de deniers publics. On rappelle que le Rafale a coûté 45 milliards à la France. Et quand les Qataris nous en achètent, ce ne sont pas les contribuables français qui touchent des dividendes, évidemment... Un peu comme les autoroutes, quoi.
Anne-Laure Bonnel, la guerre et l’information