Suite à l’annonce du ministre de la Défense d’envoyer un millier de nos soldats pour une durée d’« environ 6 mois » soutenir la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) en République centrafricaine, des questions se posent sur la capacité de la France à assurer ses missions à travers le monde, après les coupes sévères dans le budget de la Défense.
Au Mali, la France a déployé en janvier 2013, dans le cadre de l’opération Serval, 3 200 hommes (4 500 soldats engagés au plus fort des combats) pour empêcher l’effondrement total de cet État et assurer la protection des exploitations françaises des mines d’uranium, au Niger, à la frontière avec le Mali, en stoppant l’avancée des colonnes de rebelles. Environs 2 800 militaires français poursuivent leurs opérations sur le sol malien.
Au Tchad, Le dispositif Épervier, mis en place en 1986, compte aujourd’hui 950 militaires, stationnés dans 3 bases.
En Centrafrique, les 420 militaires qui sécurisent l’aéroport de la capitale Bangui vont être renforcés prochainement par un millier d’hommes.
La force Licorne est déployée en Côte-d’Ivoire en 2002 suite à la guerre entre factions rivales. 5 200 militaires français étaient présents en 2005. Actuellement, 450 sont encore en position dans le pays.
La seconde guerre d’Afghanistan voit la France se ranger aux côtés des États-Unis lors de l’opération Enduring Freedom en 2001. Après 12 ans de combats, 89 morts et 725 blessés dans les rangs tricolores, les forces combattantes sont évacuées. Ce sont plus de 4 000 hommes qui y servaient en 2011. En 2012, il est estimé qu’environ 50 000 militaires français ont servi dans ce pays.
Un traité de coopération militaire et économique a été signé entre les présidents Karzai et Sarkozy en 2012. D’une durée de 20 ans, il prévoit notamment le maintien de conseillers militaires français au-delà de 2014 et la poursuite des actions de formation et d’entrainement des militaires et forces de sécurité afghanes. Il reste 650 hommes en Afghanistan, un nombre qui devrait tomber à 400 en 2014.
La France est présente au Liban dans le cadre de la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban) depuis 1978. Elle dispose de près de 900 hommes, qui collaborent avec l’armée libanaise dans le but de « faire tampon » entre le Hezbollah et l’armée israélienne.
Placée sous le commandement de l’OTAN, dans le cadre de la KFOR (Kosovo Force) déployée en 1999, 300 militaires français sont chargés de contenir les affrontements entre populations d’origine serbe et albanaise. Ils quitteront l’ex-province serbe du Kosovo en 2014.
Les opérations extérieures coûtent un milliard d’euros en moyenne chaque année. Leurs budget va passer à 600 millions d’euros. La capacité de projection et de maintien des forces armées françaises dans le monde en sera d’autant plus affaiblie.