À l’occasion du lancement de dorcelle.com, le premier site pornographique français destiné aux femmes et réalisé par des femmes, Marc Dorcel a commandé à l’Ifop la première enquête sur les comportements et le goût des Françaises en matière de films X.
Suite à une grande enquête réalisée auprès de l’ensemble des Français (2009), Dorcel a souhaité en effet en savoir plus sur l’évolution de la consommation féminine de films pornos, sachant que les études sur le sujet sont rares, voire inexistantes. Tordant souvent le cou aux idées reçues, les résultats confirment l’attrait de plus en plus fort des femmes, et des couples en général, pour ce genre cinématographique autrefois réservé à un public masculin.
Quelques chiffres clés :
Plus de huit femmes sur dix (82 %) confirment avoir déjà vu un film X, que ce soit dans son intégralité (38 %) ou seulement quelques extraits (44%).
Cette consommation féminine de films pornos reste occasionnelle mais devient significative : 18 % des femmes en voient régulièrement ou de temps en temps, contre 63 % des hommes.
Plus étonnant, si le visionnage de film pour adulte constitue une activité encore souvent pratiquée en couple (62 %), c’est aussi une activité solitaire largement répandue puisque une Française sur deux (50 %) en visionne en solo. La moitié des femmes ont donc une consommation solitaire de X !
Les femmes visionnant ce genre de films avec leur partenaire ont d’ailleurs une vie sexuelle plus riche que la moyenne : leur proportion est particulièrement élevée chez les femmes ayant plus de 12 rapports sexuels par mois (69 %).
Le goût des femmes en matière de films pornos se caractérise quant à lui par l’importance qu’elles accordent au réalisme des scènes de sexe (35 %), à la qualité du scénario (37 %) mais aussi et surtout à la beauté (35 %) et à l’aspect naturel du physique des acteurs (40 %).
Les Françaises souhaitent ainsi voir évoluer un genre cinématographique qui souffre encore, à leurs yeux, d’un manque de professionnalisme (79 %) et d’une vision de la sexualité reflétant des fantasmes trop masculins (71 %) et des pratiques très éloignées de la réalité (79 %).
Au fil des années, le visionnage de films X s’est largement banalisé dans la gent féminine mais il reste pour les femmes une pratique plutôt occasionnelle qui s’effectue aussi bien en couple qu’en solo.
Si la quasi-totalité des hommes (99 %) admettent avoir déjà visionné un film pour adultes, les femmes ne sont pas en reste : plus de huit sur dix (82 %) reconnaissent en avoir déjà vu un, que ce soit dans son intégralité ou seulement quelques extraits.
Le visionnage de films X n’est donc pas qu’une affaire d’hommes. La majeure partie de la gent féminine en a déjà fait l’expérience même si, contrairement aux hommes, les femmes visionnent davantage de courtes séquences (44 %) que des films complets (38 %).
Signe du rôle souvent initiateur joué par les partenaires masculins en la matière, la proportion de femmes exposées à ce genre cinématographique est deux fois plus élevée chez les femmes ayant eu plusieurs partenaires (92 % chez celles ayant eu plus de 3 amants au cours de leur vie) que chez les femmes n’en ayant eu aucun (42 %).
La consommation de films pornos par les femmes reste néanmoins une pratique occasionnelle : 18 % des femmes initiées à la pornographie regardent un film X de temps en temps, contre 63 % pour les hommes.
La proportion de consommateurs réguliers – c’est-à-dire qui en voient un au moins une fois par mois – est globalement en hausse dans l’ensemble de la population (+3 points en trois ans, à 19%) mais elle n’en reste pas moins limitée, tout particulièrement dans la gent féminine (5%) où l’on se contente généralement d’en voir quelques fois dans l’année, voire moins souvent.
Le profil de la consommatrice type de films X
La consommation régulière de films pornos est particulièrement répandue dans les rangs :
des jeunes filles de moins de 25 ans (17 %)
des femmes n’ayant pas encore eu de partenaires sexuels (36 %)
des cadres supérieures (11 %)
des célibataires (7 %)
des femmes ou affirmant une part d’homo ou de bisexualité (9 %)
Le visionnage de films pour adultes constitue désormais une pratique solitaire répandue dans la gent féminine : une femme sur deux reconnait en avoir déjà regardé un toute seule. Cependant, les femmes regardent toujours majoritairement ce genre de films en couple (62 %) et (50 %) en solo.
En effet, alors que la consommation de films pornos constitue pour la plupart des hommes (91 %) une pratique solitaire largement associée à l’activité masturbatoire, elle prend plus souvent sens chez les femmes dans un cadre conjugal où elle peut apparaître comme un moyen de pimenter la vie sexuelle au sein du couple.
Les femmes visionnant ce genre de films en couple ont d’ailleurs une activité sexuelle plus riche que la moyenne si l’on se fie à leur surreprésentation dans les rangs des femmes ayant une vie sexuelle intense (69 % chez celles ayant plus de 12 rapports par mois), très satisfaites de leur vie sentimentale actuelle (65 %) ou chez celles ayant eu beaucoup d’amants au cours de leur vie (76 % chez celles en ayant eu au moins 10).
Le goût des femmes en matière de films pornographiques se caractérise quant à lui par l’importance qu’elles accordent au réalisme et à l’esthétisme des scènes et des acteurs.
Interrogées sur l’importance qu’elles accordent à différents critères dans le choix d’un film porno, les amatrices de films X expriment un penchant pour le réalisme des scènes de sexe (35 %) et l’aspect naturel des acteurs (40 %), pour la qualité du scénario (37 %) mais aussi pour la beauté des décors (27 %), des acteurs (35 %) et de leurs tenues (31 %).
En revanche, les femmes expriment un faible intérêt pour les scènes où figurent des pratiques sexuelles spécifiques comme le cunnilingus (17 %), la fellation (13 %), la sodomie (9 %) ou des relations homosexuelles entre hommes (5 %) ou entre femmes (11 %).
À noter que l’importance accordée à chacun de ces éléments est systématiquement plus forte chez les jeunes, les CSP +, les femmes en couple et celles affirmant une part d’homosexualité. Les jeunes femmes attachent ainsi beaucoup plus d’importance que leurs aînées au réalisme des situations (48 %) et à l’aspect naturel du physique des acteurs (47 %), ainsi qu’à la présence de scènes de cunnilingus (24 %), de fellation (21 %) ou de pratique anale (16 %).
On retrouve la même tendance chez les CSP + qui accordent généralement plus d’importance que la moyenne à ces différents critères, à l’exception notable des scènes de pénétration anale qui suscitent plus d’intérêt dans les catégories populaires (9 %) que dans les catégories supérieures (5 %). Enfin, les lesbiennes et les bisexuelles attachent naturellement plus d’importance aux scènes de cunnilingus (43 %, contre 16 % pour les hétéros) et aux scènes de sexe entre femmes (51 %, contre 10 % pour les hétéros).
L’aspiration des femmes à voir évoluer ce genre cinématographique transparaît à travers leur insatisfaction à l’égard de productions actuelles souffrant, à leurs yeux, d’un manque de professionnalisme et d’une vision masculine de la sexualité trop éloignée de la réalité.
Si on observe un certain consensus entre hommes et femmes pour critiquer le manque de réalisme et de professionnalisme des films X, la gent féminine adhère plus fortement aux critiques portant sur le caractère violent et misogyne de ce genre cinématographique.
Près des trois quarts des hommes et des femmes interrogés s’accordent pour dire que la plupart des films X souffrent d’un manque de sophistication et de professionnalisme (76 %), présentent des pratiques sexuelles très éloignées de celles des Français (78 %) et des acteurs et des actrices à la plastique « hors norme » (73 %).
En revanche, leurs points de vues divergent sur le caractère trop violent des films pornos – point de vue partagé par 57 % des femmes contre seulement 41 % des hommes – et à propos du fait qu’il sont « très dégradants pour l’image de la femme » – cette opinion étant partagée par trois femmes sur quatre (72 %) et seulement un homme sur deux (50 %). L’idée selon laquelle les films X ne reflètent que des fantasmes masculins est, elle aussi, un peu plus répandue dans la gent féminine (71 %) que masculine (62 %).
Si les Français et les Françaises maintiennent à peu près la même distance entre le X et la réalité, le rôle de la pornographie dans la découverte de la sexualité et, plus largement, dans la vie sexuelle, paraît plus limité chez les femmes.
Seule une femme sur cinq considère que les films X ont contribué à son apprentissage de la sexualité (22 %), ont participé à son épanouissement sexuel (20 %) ou lui ont permis d’expérimenter de nouvelles pratiques (19 %), soit une proportion à chaque fois deux fois plus faible que ce que l’on observe chez les hommes.
De même, les femmes sont deux fois moins nombreuses (31 %) que les hommes (64 %) à y voir une source de divertissement (31 %). En revanche, la proportion de personnes estimant que ce type de film est un moyen de procurer du plaisir sexuel à leur partenaire est sensiblement plus élevé dans la gent féminine (35 %) que masculine (31 %), signe leur perception du rôle joué par ce type de programme pour leur partenaire masculin.
Fiche technique du sondage
Étude réalisée par internet du 7 au 11 septembre 2012 auprès d’un échantillon de 579 femmes, extrait d’un échantillon national représentatif de 1 101 personnes âgées de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Précision sur la méthode d’administration utilisée : en raison du caractère intime du sujet abordé, l’Ifop a fait le choix d’une méthode auto-administrée par ordinateur. Celle-ci permet de lever le biais qu’implique la présence d’un enquêteur et de libérer la parole des personnes qui n’auraient pas souhaité aborder certains sujets devant un enquêteur ou en présence d’une personne du ménage si l’entretien se déroulait devant un tiers.