+1 ! jacobinisme niveleur...
relire celine et saint loup...
"« - L’idée d’une nationalité bretonne fait sourire certains. Ce sont des ânes. Le peuple breton existait déjà avant que les Gaules ne fussent conquises par César. Il existait une nation bretonne armoricaine avec son organisation sociale et religieuse, sa langue, sa culture, ses souverains, à une époque où les ancêtres des Français actuels parlaient encore des dialectes allemands. Le nom seul de Bretagne - Brittania - était illustre mille ans avant que le nom même de France eût été patoisé...
Puis, élevant la voix :
La question de choisir ne se pose pas pour nous. Nous nous servons des mêmes mots et ne parlons pas la même langue. La nationalité française, c’est un système de contrainte perfectionné qui ne nous demande que notre peau, sans s’inquiéter de sa couleur et qui n’en veut qu’à l’argent que lui rapporte notre travail. La nationalité bretonne, c’est autre chose. C’est notre réalité humaine, c’est la somme de nos souffrances et de nos espérances d’hommes. Quand nous luttons pour elles, nous luttons pour notre manière d’être, pour notre conception de la vie, pour notre chair, notre coeur, notre âme. La France, elle, ne nous offre qu’un numéro matricule.
Le ton s’élève encore et les phrases prennent des dimensions prophétiques :
Il suffit de lire les journaux français pour comprendre que la France est perdue. Elle marche d’un pas sûr vers la catastrophe à laquelle va l’acculer la politique de suicide qu’elle suit depuis des années. La question pour nous n’est plus de sauver la France, elle est de nous sauver de la France. On ne saurait honnêtement nous faire grief de chercher à préserver ce qui peut l’être encore ! »
Saint-Loup Plus de pardons pour les Bretons . 1971"
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S’il est des notions bien françaises, qui alimentent un douteux messianisme politique, ce sont celles de l’ “Homme” et de l’ “Humanité”, avec des majuscules, qui font table rase des diversités de traditions ethniques, de langues, de types sociaux, d’intérêts économiques et qui concluent en faveur de je ne sais quelle mixture humaine, universelle, comme étant le fin mot du progrès. Conclusion fausse, découlant d’un point de départ faux, mais qui sert admirablement les visées antinationalitaires.
Notre ****** à nous en Bretagne, c’est donc surtout le théoricien de l’Une et Indivisible, au premier stade, et au second celui de la mixture universelle précitée, qui viennent l’un et l’autre bêcher la substance de notre personnalité et saccager notre jardin.
Nous avons la fierté de n’être pas un des peuples bâtards des carrefours du monde. Nous avons le bonheur d’être chez nous quelque part sur la terre, bonheur que nous envie férocement le ******* vagabond ou le Français interchangeable. Nous serions impardonnables si nous ne conservions pas cette fierté, si nous ne défendions pas ce bonheur. Supposez que quelqu’un, un gros livre à la main, vienne vous dire au nom de sa doctrine, qu’il faut mettre le feu à votre maison. Il existe un devoir sacré, celui de lui mettre le pied au derrière.